Israël a décidé de construire 450 nouveaux logements pour des colons en Cisjordanie occupée, un plan dénoncé comme "un crime de guerre" par la direction palestinienne qui a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à "se saisir de la question des colonies". Les autorités d'occupation israéliennes ont publié vendredi les appels d'offres pour l'extension de colonies déjà existantes en quatre points de la Cisjordanie occupée: 156 logements à Elkana, 114 à Adam, 102 à Kiryat Arba et 78 à Alfei Menashe, selon l'observatoire anticolonisation Terrestrial Jerusalem et l'organisation la Paix maintenant. Pour les organisations israéliennes anticolonisation, il s'agit d'une "manoeuvre électorale" du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour gagner le vote des colons, disputé par les autres partis de droite, en vue des législatives anticipées du 17 mars. Les Palestiniens en appellent à la CPI Dans une réaction immédiate au nouveau plan de colonisation israélien, la direction palestinienne a dénoncé un "crime de guerre", qui devrait relever de la CPI à laquelle elle vient de demander son adhésion. "Il s'agit d'un crime de guerre qui devrait pousser la Cour pénale internationale à se saisir de la question des colonies", a déclaré Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les Palestiniens ont dit, en demandant leur adhésion à la CPI, que la colonisation et tous les crimes qui y sont liés selon eux devaient faire partie du champ d'investigation de ce tribunal, chargé de juger les actes de génocide, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre. En représailles à cette demande d'adhésion, Israël a suspendu le reversement à l'Autorité palestinienne de 106 millions d'euros de taxes qu'il collecte pour son compte. Ces paiements sont vitaux pour l'Autorité déjà en grande difficulté financière, car ils représentent plus des deux tiers de ses recettes budgétaires propres et contribuent au paiement de plus de 150.000 fonctionnaires. Mises en garde contre de nouvelles tensions La poursuite de la colonisation est considérée comme un obstacle majeur à une résolution du conflit israélo-palestinien. Dans ce contexte, la Maison Blanche a estimé que le projet israélien de construction de 450 nouveaux logements juifs en Cisjordanie occupée, "aura un impact préjudiciable sur le terrain". "Nous avons de réelles inquiétudes concernant ces annonces très controversées de construction de logements", a déclaré vendredi soir Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche. "Elles auront un impact préjudiciable sur le terrain, alimenteront les tensions déjà élevées avec les Palestiniens et isoleront un peu plus les Israéliens sur la scène internationale", a-t-il ajouté. Les Etats-Unis, comme la communauté internationale, considèrent illégales les colonies érigées en Cisjordanie occupée et à ElQods-Est annexée. Pour sa part, l'Union européenne (UE) a appelé Israël à mettre un terme à sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens, après l'annonce du nouveau projet de colonisation. ''Israël doit revenir sur sa décision et mettre ainsi un terme à l'expansion des colonies", a indiqué la porte-parole du service diplomatique de l'UE. La décision de construire de nouveaux logements pour les colons en Cisjordanie occupée "risque d'enflammer une situation déjà très tendue", a mis en garde la porte-parole du service européen pour l'action extérieure, appelant à cet égard à la retenue et à "éviter tout acte susceptible d'exacerber les tensions". La porte-parole a ajouté qu'au cas où la décision de construire de nouvelles colonies est mise en œuvre, elle "minera davantage la viabilité de la solution de deux Etats". "La poursuite de la politique de colonisation est contraire au droit international et constitue un obstacle à la paix", a-t-elle réaffirmé.