L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé hier la construction annoncée par les autorités de l'occupation israélienne de 430 logements en Cisjordanie occupée, qualifiant l'expansion israélienne de «crime de guerre», dont la Cour pénale internationale devra se saisir. «Il s'agit d'un crime de guerre qui devrait pousser la Cour pénale internationale à se saisir de la question des colonies», a déclaré Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine. Les Palestiniens ont dit, en demandant leur adhésion à la CPI, que la colonisation et tous les crimes qui y sont liés selon eux devaient faire partie du champ d'investigations de ce tribunal, chargé de juger les actes de génocide, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre. La poursuite des projets de colonisation ont été à l'origine des blocages du processus de paix israélo-palestinien. Les autorités de l'occupation israélienne ont publié hier les appels d'offres pour l'extension de colonies déjà existantes aux quatre points de la Cisjordanie occupée, à Adam, Elkana, Alfei Menashe et Kiryat Arba, a déclaré Daniel Seidemann, chef de l'observatoire anti-colonisation Terrestrial Jerusalem. M. Seidemann avait fait état dans un premier temps de 430 logements. «On ouvre les écluses de la colonisation», a-t-il dit en s'inquiétant de possibles nouvelles annonces de colonies dans le contexte électoral précédant les législatives israéliennes anticipées du 17 mars. La poursuite de la colonisation est non seulement l'un des facteurs de l'exaspération palestinienne, elle est aussi considérée comme un obstacle majeur à une résolution du conflit israélo-palestinien, y compris par l'allié américain d'Israël. Pour l'ONG Terrestrial Jerusalem comme pour l'autre organisation anti-colonisation «la Paix maintenant», les appels d'offres d'hier sont une autre manœuvre électoraliste de Benjamin Netanyahu, qui chercherait ainsi à s'attirer le vote des colons, disputé par d'autres partis de droite. «Cela peut difficilement être accidentel», a dit M. Seidemann, «une telle chose n'est pas possible sans que Netanyahu sache et approuve», a repris l'APS. «Je ne pense pas que ce soit terminé», a-t-il estimé. «C'est un hold-up électoral de la part du gouvernement Netanyahu», a jugé de son côté «la Paix maintenant» dans un communiqué. Cette organisation milite pour l'existence, côte à côte de deux Etats, mais sa voix demeure pour le moment peu audible chez beaucoup d'Israéliens qui continuent à grignoter sur les terrains appartenant aux Palestiniens. R. I.