Le conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui (Copesa) s'est élevé contre l'organisation de la session 2015 du forum de Crans Montana dans la ville occupée de Dakhla, au Sahara occidental et appelé son pays à ne pas y assister. "L'organisation suisse +Forum de Crans Montana+ qui oeuvre en faveur d'un monde meilleur, plus humain et plus juste a malheureusement choisi de tenir sa session 2015, dédiée à l'Afrique, à Dakhla, ville du Sahara occidental occupé par le Maroc qui s'y livre aux plus graves violations des droits de l'homme contre la population sahraouie et à un pillage sans précédent de ses ressources naturelles", s'est insurgé Ricardo Sanchez Serra, journaliste péruvien, président du Copesa. Le journaliste estime "contre-productif que la réunion se tienne dans un territoire occupé militairement". Une telle attitude s'inscrit, de son point de vue, en contradiction avec le principe même de cette organisation selon lequel les problèmes doivent être examinés dans un climat de paix et de coopération. "L'évènement servira tout juste de propagande au profit du régime féodal du Maroc et sera mis à profit pour occulter le blocage, par la puissance occupante, des négociations engagées dans le cadre des Nations unies en vue de l'autodétermination du peuple sahraoui", soutient Ricardo Serra pour qui il s'agit plus d'une tentative de diversion. L'Union africaine (UA) avait lancé un appel à boycotter le forum de Dakhla parce qu'il "contredit les efforts déployés par la communauté internationale pour le règlement du conflit au Sahara occidental", a-t-il rappelé. L'organisation panafricaine a demandé au Forum Crans Montana d'annuler la réunion prévue dans la ville occupée de Dakhla tant elle "constitue une grave violation du droit international". L'organisation de toute conférence internationale dans les circonstances actuelles au Sahara occidental ne peut qu'engendrer un climat de confrontations sur ce territoire sous occupation, avait ajouté l'UA. Par ailleurs, le Copesa est revenu, sur la base de documents publiés par le hacker "Chris Coleman" sur la politique du Maroc visant à soudoyer des journalistes, des fonctionnaires de l'ONU, des politiciens, des ambassadeurs et des intellectuels pour défendre les thèses marocaines dans leurs pays respectifs et dans les forums internationaux. "Dans cette optique, ces mêmes personnages corrompus seront invités par les Marocains pour faire croire au succès de la rencontre", soutient encore le journaliste qui a enfin appelé le gouvernement, les organisations et les parlementaires de son pays à ne pas assister à une telle mise en scène qui, en fait, argue-t-il, constitue un déni de la légalité internationale, des principes de liberté et des valeurs de démocratie.