La plantation de terres agricoles avoisinant la Sebkha, le curage d'oueds et la réalisation de petits barrages constituent les actions mises en oeuvre par la wilaya d'Ain Temouchent pour protéger ces terres, a-t-on appris dimanche du directeur des services agricoles (DSA). Ces actions, concrétisées notamment par la plantation de 50 hectares en arboriculture (olivier et vignoble) sont à même de contribuer à la fixation des sols évitant les écoulements des eaux d'oueds envasés, a indiqué M. Berkane Naimi. "Le vignoble constitue la solution idoine pour ces problèmes car il bloque ces écoulements, surtout que les contraintes relevées proviennent du fait que les terrains de la plaine de M'léta, situés en amont de la Sebkha ne sont pas boisés. Les épandages de crues provoquent cette situation qui menace l'agriculture", a-t-il souligné à l'APS, ajoutant que les forêts voisines sont dénudées, d'où la nécessité, pour l'administration, d'encourager la plantation d'arbres dans ces zones, notamment le vignoble en piémonts et plaines. Selon le DSA, les risques menaçant les terres agricoles et causant des préjudices ne proviennent pas de la Sebkha mais des oueds qui les alimentent. Certains oueds ont perdu leurs lits, car envasés. Pour faire face à cette situation, la direction des ressources en eau de la wilaya d'Ain Temouchent a lancé un projet de réalisation d'un petit barrage à Oued Besbes, alors que d'autres ont vu leurs études achevées à Ghassoul, Hassasna et Tamazoura. Ces réceptacles joueront le rôle de barrages excréteurs en retenant le sable et autre boue, a expliqué M. Berkane Naimi indiquant que le projet de barrage de Oued Berkèche (13 millions mètres cubes) remplira la même mission. La même direction procédera, prochainement, à des opérations d'aménagement de trois oueds dont celui de Meftah, dans le cadre du programme normal 2015, a-t-on annoncé. Dans ce même cadre, les stations de lagunage d'Ain Larbâa, Hassi El Ghella et El Amria joueront le rôle de régulateur et de traitement des eaux usées se déversant dans la Sebkha. Ainsi, un projet pilote pour la réutilisation des eaux épurées de la station de lagunage d'Ain Larbââ (30 km d'Ain Temouchent) est en cours de concrétisation pour l'exploitation de 120 m3/jour de ces ressources au profit de terres agricoles. Mettant en contribution la commune d'Ain Larbââ, la DSA, la conservation des forêts et l'association des irrigants, ce projet permettra aux agriculteurs d'utiliser ces eaux épurées pour irriguer leurs terres. Ces eaux sont, actuellement, déversées dans l'oued aboutissant sur la Sebkha, a-t-on rappelé soulignant que la réalisation de cette station de lagunage naturel vise, justement, la protection de cette Sebkha. Des actions de correction torrentielle menées par la conservation des forêts contribueront, également, à la protection et de la Sebkha et des terres agricoles. Ces actions gagneraient à être renforcées par des opérations multisectorielles coordonnées au plan local et entre les wilayas concernées par la Sebkha (Ain Temouchent, Oran et Sidi Bel-Abbes), a-t-on conclu.