L'accord de paix et de réconciliation au Mali paraphé, il y a plus d'un mois à Alger, s'impose en tant qu'instrument privilégié et incontournable pour la restauration d'une paix définitive dans ce pays sahélo-saharien de l'avis même des parties au dialogue. Après son paraphe par les parties maliennes et la médiation internationale, conduite par l'Algérie, le document dont la signature officielle aura lieu lors d'une cérémonie à Bamako, est qualifié de "base solide" pour une paix et une stabilité durables pour le Mali ainsi que pour toute la région, sur fond de satisfaction des populations maliennes et de soulagement parmi toute la communauté internationale. Réitérant son attachement à l'accord au bénéfice de l'Etat malien et ses populations, le gouvernement du Mali a renouvelé, la veille, dans un communiqué, sa confiance "pleine" et "entière" en l'équipe de médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file. L'Accord paraphé le 1er mars 2015, "y compris par les représentants de la médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file, est un instrument privilégié porteur de paix pour le Mali et pour toute la région", a soutenu le gouvernement malien. De son côté, la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) a exprimé, au terme d'un séjour à Alger, ses remerciements au président de la République Abdelaziz Bouteflika et au gouvernement algérien pour leur "disponibilité sans faille" et leur "hospitalité légendaire". La CMA, qui avait demandé "une pause afin de mobiliser le maximum de soutien à cet acte fondateur", a tenu des rencontres avec la médiation conduite par l'Algérie, ponctuées par des échanges "fructueux" dans le but d'accélérer le processus de paix vers son aboutissement "dans l'intérêt de l'Azawad en particulier et du Mali en général ainsi que la stabilité dans la sous-région". La coordination, qui compte en son sein le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), a suggéré des "ébauches de solutions pour surmonter les difficultés actuelles". L'accord de paix et de réconciliation obtenu après cinq rounds de dialogue, était, pour les parties aux pourparlers, "le fruit de huit mois de processus intense" de dialogue inclusif inter-malien, impliquant toutes les parties prenantes maliennes, y compris les mouvements armés et la société civile. Outre les représentants du gouvernement du Mali, six mouvements politico-militaires du nord avaient pris part au dialogue, à savoir, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). L'accord de paix définit, entre autres, les ''fondements pour un règlement durable du conflit''. Il vise à créer les conditions d'''une paix juste et durable au Mali'', contribuant à la stabilité régionale, ainsi qu'à la sécurité internationale. Ainsi, la CMA a tenu également à remercier le représentant onusien, Mongi Hamdi, "pour son engagement personnel en faveur de la résolution du conflit et pour l'appui de la Minusma au profit du processus de paix". En outre, le gouvernement du Mali, qui s'est déclaré conscient des aspirations légitimes des populations maliennes, dans leur ensemble, est resté "déterminé" à y répondre et poursuivra "tous les efforts visant à faire partager le contenu de l'accord, tant à l'intérieur qu'à extérieur du pays, y compris dans les camps de réfugiés maliens dans les Etats voisins". "Le gouvernement du Mali, qui a toujours tendu une main fraternelle aux frères des mouvements du nord, leur renouvelle son appel afin qu'ils s'inscrivent résolument et avec courage dans la dynamique en cours pour la signature de l'accord, dans les plus brefs délais", lit-on dans son communiqué. La force et la crédibilité de l'accord de paix au Mali sont traduites également par les réactions ayant suivi le paraphe du document, soulignant notamment que le dialogue inter-malien mené à travers cinq rounds de discussion avait été "transparent, ouvert et inclusif". Les pourparlers avaient été conduits avec "détermination, lucidité, patience, dévouement et entière disponibilité par une équipe largement représentative de la communauté internationale", avait notamment indiqué la médiation internationale. "Comme souhaité par les Maliens eux-mêmes tout comme par les instances internationales et régionales, le dialogue inter-malien a été transparent, ouvert et inclusif, y compris par l'implication de la société civile. La médiation a, tout au long du processus, donné toute la latitude aux parties afin d'exprimer leurs positions", a précisé l'équipe de la médiation. L'équipe de médiation comprenait la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest(CEDEAO), l'Union africaine (UA), l'ONU, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.