Le chef de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca), le général Babacar Gaye, a estimé que des progrès importants avaient été réalisés en faveur d'un retour vers la sécurité et la stabilité dans ce pays, malgré la persistance d'obstacles au processus de transition démocratique. "Des progrès sensibles ont été enregistrés dans la protection des populations qui continuent malgré tout à souffrir de violences", a déclaré M. Gaye à l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en République centrafricaine (RCA), ajoutant que ces violences résultent principalement des tensions intercommunautaires liées à la migration saisonnière des éleveurs Foulani et de leur bétail. M. Gaye, qui est également le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en RCA, a précisé que les violences continuent d'être le fait, à Bangui, la capitale du pays et dans l'ouest du pays, des Anti-balakas qui, à l'instar des ex-rebelles Seleka au centre et à l'est, cherchent à se substituer à l'Etat. "Le retour encore timide de l'autorité de l'Etat n'arrive pas à prévenir ou à apaiser les tensions communautaires", a poursuivi le Représentant spécial, ajoutant que les populations à risque, en particulier les communautés musulmanes, sont par conséquent toujours menacées malgré les efforts déployés par les acteurs humanitaires et les forces internationales. La situation humanitaire reste grave dans le pays, a également expliqué M. Gaye, précisant que 50.000 déplacés supplémentaires ont été dénombrés depuis janvier 2015, alors que parallèlement, l'accès humanitaire a souffert de la fragmentation des groupes armés. Sur le plan politique, le processus de transition en RCA franchira une étape décisive au cours du dialogue national inclusif qui sera mené au Forum de Bangui, a estimé M. Gaye. Forum qui a été créé pour favoriser la réconciliation entre acteurs politiques et groupes armés. L'organisation d'élections crédibles marquera la fin de la période de transition dans le pays, a ajouté M. Gaye, tout en indiquant que le processus se heurtait à des obstacles tels que l'inscription des déplacés et des réfugiés sur les listes électorales. "Je voudrais saisir l'occasion pour faire appel à tous les partenaires internationaux afin qu'ils maintiennent leur engagement à soutenir les opérations humanitaires dont ce pays a tant besoin", a par ailleurs insisté le Représentant spécial, mentionnant qu'à ce jour, seuls 13% des fonds nécessaires au titre de l'assistance humanitaire pour la Centrafrique ont été versés à l'Organisation. "Restaurer la sécurité, promouvoir un dialogue politique inclusif et compléter la transition n'est que le commencement du long cheminement de la République centrafricaine vers la stabilité et le développement durables", a conclu M. Gaye.