Les Etats-Unis ont désigné mardi Stuart Symington comme leur Représentant spécial pour la République centrafricaine (RCA) aux fins de contribuer dans le règlement de la crise qui secoue ce pays frappé par des violences entre des groupes armés. En tant que Représentant spécial, M. Symington, qui avait été auparavant ambassadeur américain dans plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne, ''jouera un rôle de premier plan dans l'élaboration et la coordination de la stratégie des Etats-Unis en RCA pour mettre fin à la violence, répondre aux besoins humanitaires, et établir une gouvernance légitime'' dans ce pays, a indiqué la porte-parole du département d'Etat. A ce propos, elle a avancé que ce Représentant spécial travaillera en ''étroite collaboration'' avec les pays africains, européens et d'autres partenaires bilatéraux, ainsi qu'avec l'Union africaine, l'Union européenne et les Nations Unies, pour régler les ''questions complexes'' dans les domaines sécuritaire, politique, économique, social et d'assistance en RCA. Par ailleurs, les Etats-Unis saluent ''le rôle leader'' de l'Union africaine ainsi que des forces françaises mené en RCA et dont les efforts ''ont jeté les bases d'une plus grande sécurité'' dans ce pays, a encore souligné la porte-parole. Elle s'est également félicitée de la résolution adoptée récemment par le Conseil de sécurité de l'ONU créant une mission de maintien de la paix en République centrafricaine appelée la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA), qui comptera 12.000 casques bleus. Précisant que le peuple centrafricain ''détient son avenir entre ses mains'', le département d'Etat a exhorté toutes les parties en RCA à mettre fin à la violence et à aller de l'avant vers un processus de transition politique inclusif menant à des élections démocratiques en février 2015. La République centrafricaine, qui était engagée dans une délicate transition politique sur fond de crise humanitaire aiguë, est secouée depuis 2013 par des affrontements armés entre des éléments de l'ex-Séléka et des miliciens anti-balaka. Constituée en août 2012, la Séléka était une coalition de partis politiques et de forces rebelles opposés au président François Bozizé, qu'elle a contraint à quitter le pouvoir en avril 2013. A l'origine des groupes d'autodéfense, les anti-balaka se sont ligués contre les miliciens de la Séléka. Les anti-balaka sont issus d'une population centrafricaine à 80% chrétienne, alors que la Séléka est principalement formée de musulmans. Récemment, plusieurs agences des Nations Unies ont demandé aux bailleurs de fonds de financer des opérations d'aide d'urgence de l'ordre de 274 millions de dollars destinées aux civils qui fuient la République Centrafricaine pour aller notamment au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et en République du Congo. En outre, cette violence, qui a eu un effet dévastateur sur les civils des deux communautés musulmane et chrétienne, a aussi provoqué le déplacement de plus de 600.000 personnes à l'intérieur de la République centrafricaine.