Plus de 5.000 étrangers, surtout des demandeurs d'asile et réfugiés africains, ont été déplacés par les violences xénophobes qui secouent l'Afrique du Sud depuis trois semaines, a affirmé vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui s'est dit "très préoccupé". "En Afrique du Sud, les attaques xénophobes au cours des trois dernières semaines ont tué six personnes et déplacé plus de 5.000 étrangers, dont des réfugiés et des demandeurs d'asile dans la province de Kwazulu-Natal", a déclaré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point presse à Genève. "La plupart sont originaires de pays africains. La plupart sont des demandeurs d'asile. La majorité vient du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe. D'autres du Burundi, RDC et Rwanda", a précisé une autre porte-parole du HCR, Karin de Gruijl. 50% des étrangers ayant fui les violences sont "sans documents", c'est-à-dire qu'ils sont entrés en Afrique du Sud de façon illégale, a-t-elle indiqué. "Le HCR est très préoccupé. Nous avons salué la réponse du gouvernement qui essaie de contenir la situation et de fournir de l'aide à ceux qui ont dû fuir leurs maisons", a indiqué M. Edwards. "Ceux qui sont affectés par ces attaques xénophobes sont des réfugiés et des demandeurs d'asile ayant été obligés de fuir leurs propres pays en raison de la guerre et des persécutions. Ils sont en Afrique du Sud car ils ont besoin d'être protégés", a-t-il relevé. L'agence onusienne a envoyé une équipe à Durban pour évaluer la situation. Les déplacés ont été regroupés dans quatre abris. Mais les besoins en abris devraient augmenter, a averti le HCR. Un premier groupe a été installé dans un centre de sports à Chatsworth, avec 1.400 personnes dont essentiellement des hommes. Par ailleurs, 300 personnes sont regroupées à Isipingo et 450 autres à Greenwood Park. Et 1.500 autres ont été installées dans un centre à Phoenix. Les conditions de vie dans ces centres sont "très basiques" et doivent être améliorées pour répondre aux besoins sanitaires et de santé des étrangers, a expliqué M. Edwards. D'autres étrangers ont trouvé refuge dans les mosquées, églises et autres bâtiments.