Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué vendredi que le nombre de réfugiés maliens fuyant vers les pays voisins continuait d'augmenter pour fuir les combats ou par crainte de représailles. Lors d'un point de presse, le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, a affirmé qu'au Burkina Faso, on compte actuellement plus de 43.000 réfugiés maliens, dont 5.411 arrivés depuis le début de l'intervention militaire française au Mali le 11 janvier dernier. Le HCR accroît les missions vers les zones frontalières, comme par exemple dans le village reculé d'Inabao où la plupart des réfugiés arrivent, pour venir en aide rapidement aux réfugiés et identifier leurs besoins les plus urgents, selon la même source. La plupart sont des femmes et des enfants arabes et touaregs, les hommes étant restés dans leurs villages pour s'occuper du bétail. Les réfugiés sont transportés vers les camps de réfugiés de Mentao ou Goudébou, où ils reçoivent une assistance, ainsi que des repas chauds à l'arrivée et des kits d'abris traditionnels, avant d'être enregistrés. En Mauritanie, se trouvent actuellement un peu plus de 64.000 Maliens, dont 9.904 qui sont arrivés depuis le début de l'intervention militaire, dont 90% sont des femmes et des enfants. Des convois sont organisés pour les transporter depuis le centre de transit de Fassala, près de la frontière, vers le camp de réfugiés de Mbéra, à environ 50 kilomètres à l'intérieur de la Mauritanie, tandis que des travaux sont en cours pour agrandir le camp. Selon les chiffres du HCR, on compte environ 230.000 personnes déplacées à l'intérieur du Mali et plus de 150.000 réfugiés maliens en Algérie, en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso. Par ailleurs, il a fait savoir qu'a Bamako, des familles déplacées originaires de Gao, Tombouctou et Kidal se disent prêtes à prendre le chemin du retour dès que les routes vers le nord seront rouvertes. Toutefois, les services de transport vers Gao et Tombouctou sont pour l'heure suspendus à cause de la poursuite du conflit, seules les villes de Mopti et Sévaré étant desservies. Si certains déplacés espèrent vivement rentrer chez eux, d'autres en sont dissuadés par les informations selon lesquelles les minorités touaregs et arabes sont ciblées pour leur appui supposé aux rebelles, accusés de graves violations des droits de l'homme, a-t-il poursuivi. D'autres craignent de mauvaises conditions de vie à leur arrivée. En effet, des pénuries de vivres, d'essence et d'électricité, ainsi que le manque de services de base, sont invoqués comme raisons de ne pas retourner dans le nord du Mali. La présence de mines antipersonnel et de munitions non explosées est également source de préoccupation. Les conditions de vie des déplacés internes dans le sud, qui sont près de 50.000 rien qu'à Bamako, sont précaires.Des familles qui manquent d'argent pour louer des logements dorment en plein air, sur les terrasses des maisons, et survivent grâce à la générosité des voisins.