Après les menaces libyennes de laisser les immigrants inonder l'Europe, en faciliter le transit des clandestins vers l'Europe si l'Union européenne (UE) n'aidait pas la Libye à lutter contre ce fléau, la représentante de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a pressé Tripoli et l'Afrique d'agir contre les flux migratoires. Face à la multiplication des naufrages d'embarcations transportant des immigrants clandestins aux larges des côtes italiennes et libyennes, et la menace de Tripoli de "faciliter" le transit des clandestins vers l'Europe si l'Union européenne (UE) n'aidait pas la Libye à lutter contre ce fléau, Catherine Ashton a exhorté, lundi, la Libye et l'Afrique à œuvrer pour tarir les flux migratoires irréguliers. Pour rappel, la Libye est un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers de migrants, en grande majorité africains. Parvenus en Libye, ils s'entassent dans des embarcations de fortune pour tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée vers Malte ou Lampedusa, au large de la Sicile. Plusieurs centaines d'entre eux y meurent chaque année. Lundi, 17 immigrés clandestins ont trouvé la mort dans le naufrage d'une embarcation entre l'île de Lampedusa et les côtes libyennes, selon un nouveau bilan officiel diffusé hier, et l'Italie s'en est prise à l'Union européenne, accusée de manquer de solidarité. "206 personnes ont été sauvées hier par les embarcations militaires et civiles qui ont opéré sur les lieux pendant le naufrage, au large des côtes libyennes, tandis que 17 corps sans vie ont été récupérés jusqu'à présent", a indiqué hier la marine italienne dans un communiqué, alors qu'un précédent bilan faisait état de 14 morts. Faisant part de ses "profonds regrets" pour les récents décès de migrants dans cette zone, dont au moins quatorze dans le dernier naufrage, lundi, Mme Ashton a appelé "les autorités libyennes à redoubler d'efforts pour empêcher de nouvelles tragédies, comme le Premier ministre, Abdullah Al Thinni, s'y est engagé". "L'UE continuera à soutenir les autorités libyennes" en ce sens, a-t-elle ajouté. "La nationalité des défunts illustre une fois de plus la nécessité de traiter l'immigration de manière globale, en engageant les pays d'origine, de transit et de destination, dans le plein respect des droits de l'homme et de la dignité humaine", a ajouté Mme Ashton. Elle a rappelé que le dernier sommet UE-Afrique en avril avait souligné l'importance de s'attaquer "aux racines" des migrations irrégulières entre les deux continents. "L'UE, qui place la lutte contre l'extrême pauvreté et les violations des droits de l'homme au centre de son action extérieure, poursuivra ses efforts en vue d'une solution durable au phénomène de l'immigration", a-t-elle ajouté. Le sommet UE-Afrique avait adopté un "plan d'action" jusqu'en 2017 pour lutter contre l'immigration irrégulière, prévoyant, en contrepartie d'efforts réclamés à la partie africaine pour tarir les flux, que l'UE promeuve "les migrations légales et la mobilité". En raison d'une météo clémente et de la situation anarchique régnant en Libye, les départs depuis les côtes de ce pays se sont multipliés ces dernières semaines. Depuis le début de l'année 2014, près de 22 000 migrants et réfugiés sont arrivés par bateau sur les côtes italiennes, soit dix fois plus que sur la même période de 2013, selon Rome. L'étendue des frontières – plus de 5000 km pour les frontières terrestres et environ 2000 km en ce qui concerne les frontières maritimes – rend difficiles et coûteux les efforts de la Libye en matière de sauvetage, d'hébergement et de rapatriement des clandestins venus essentiellement d'Afrique subsaharienne. M T Nom Adresse email