L'apparition la semaine dernière de 28 nouveaux cas d'Ebola en Sierra Leone et sept autres en Guinée inquiète à nouveau l'Afrique de l'Ouest, où les populations restent craintives malgré l'annonce par l'OMS de la fin de la maladie au Libéria. Le coordinateur de la lutte contre Ebola à l'OMS, Bruce Aylward a mis en garde, contre le risque de propagation du virus qui, d'après lui, "ne disparaîtra pas facilement, mais demande un effort extraordinaire" pour que l'épidémie soit totalement éradiquée. Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré officiellement, le 9 mai dernier, la fin de la maladie au Libéria, les deux autres pays de l'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'épidémie (Guinée et Sierra Léone) ont enregistré au moins 35 nouveaux cas d'Ebola la semaine dernière, soit 4 fois plus que lors de la semaine précédente. Ils (Guinée et Sierra Léone) devront prendre encore leur mal en patience pour quelques semaines, voire les quelques mois à venir. En tout cas, selon les prévisions de l'agence onusienne, il serait possible d'en finir avec l'épidémie d'Ebola d'ici à six mois. Bruce Aylward craint l'arrivée prochaine de la saison des pluies dans la région, qui rend le combat contre la maladie encore plus difficile. D'où son appel à la vigilance, prévenant que les risques de transmission étant encore bien réels. Beaucoup reste à faire selon la Cédéao La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) espère voir bientôt la Sierra Leone et la Guinée débarrassés du virus Ebola, a déclaré le président ghanéen John Dramani Mahama à l'ouverture du 47ème sommet ordinaire de l'organisation sous-régionale. "L'année écoulée a cependant été riche en défis pour notre sous- région. Il y a un an, nous avons été durement frappés par une épidémie qui échappait à tout contrôle", a noté M. Mahama, également président tournant de la Cédéao, affirmant que beaucoup restait à faire pour veiller à ce que les deux pays concernés soient finalement débarrassés du virus. Toutefois, M. Mahama a exprimé sa satisfaction devant les succès obtenus jusqu'à présent dans la bataille pour contenir et éradiquer cette maladie après que le Liberia ait été déclaré au début du mois débarrassé de l'Ebola par l'OMS. "Toutefois, nous ne pouvons pas nous réjouir tant que la Guinée et la Sierra Leone ne sont pas totalement débarrassés de la maladie", a dit le président de la Cédéao. Le président ghaéen a également souligné la nécessité de relever les "défis de l'ère post-Ebola". "Nous appelons nos partenaires bilatéraux et multilatéraux à relever une nouvelle fois le gant pour aider la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à reconstruire leurs infrastructures économiques et sociales. Nous appelons également à l'allègement de la dette de ces pays", a demandé le président ghanéen. Pour sa part, Mohammed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire-général des Nations Unies en Afrique de l'ouest, a appelé les pays à "rester vigilants pour atteindre notre objectif de zéro infection dans tous les pays touchés". Depuis son apparition en décembre 2013, la maladie a déjà provoqué la mort de plus de 11.000 personnes sur un total de plus de 26.000 personnes infectées, d'après les dernières statistiques de l'OMS. La Guinée, la Sierra Leone et le Liberia comptabilisent, à eux seuls, plus de 99 % de l'ensemble des victimes d'Ebola sur le continent africain. Notons que l'OMS tient sa 68ème Assemblée mondiale de la santé du 18 au 26 mai, à Genève. Concernant la gestion de l'épidémie d'Ebola, l'on peut déjà retenir que la réforme de l'OMS, réclamée depuis des mois, a été entérinée ce mardi 19 mai. Parmi les changements apportés au terme de cette réforme, l'on peut citer la création du programme unique pour les urgences, l'établissement d'une "force internationale de ressources humaines pour les urgences sanitaires" et la mise en place d'un fonds de réserve doté d'un capital de 100 millions de dollars (90 millions d'euros).