Le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, a appelé, jeudi, à Oran, les cinéastes à se pencher sur les romans algériens pour les adapter à l'écran. "Nos cinéastes doivent se pencher sur les romans algériens pour les adapter à l'écran et aborder tous les problèmes qui touchent de près le citoyen", a indiqué le ministre, à l'ouverture du colloque "Cinéma et roman", organisé au théâtre régional d'Oran, dans le cadre de la 8ème édition du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA). Azzedine Mihoubi a mis en exergue la relation dialectique et continue entre roman et cinéma. "Le cinéma prend sous son aile la littérature et la transforme en oeuvre cinématographique", a-t-il signalé, en ajoutant qu'on arrive parfois au concept de "roman cinématographique". "Quelques romans ont beaucoup fait pour le cinéma et des films ont consolidé la littérature", a-t-il fait constater, en citant le cas des romans du prix Nobel de la littérature Naguib Mahfoud, adaptés au cinéma ou encore le roman de Margaret Mitchell "Autant en emporte le vent", l'un des chefs d'oeuvre du cinéma hollywoodien. Le colloque permettra aux académiciens, cinéastes, scénaristes et critiques de débattre des relations entre ces deux genres et des adaptations à l'écran des grandes oeuvres littéraires arabes et universelles, notamment les oeuvres algériennes. Par l'organisation de ce colloque, le Commissariat du FIOFA entend mettre en place de nouvelles traditions qui rehaussent le fait culturel, en l'occurrence le festival du film arabe, indiquent les organisateurs. En plus de son côté scientifique, le colloque "Cinéma et roman" a pour objectif de "mieux vendre l'image d'Oran", non seulement comme capitale du cinéma arabe, mais aussi celle de la littérature arabe et universelle. Pour ce faire, plusieurs personnalités du monde littéraire et culturel algérien et arabe ont été invitées à participer à ce colloque, notamment Amine Zaoui, romancier, scénariste et réalisateur qui donnera une conférence intitulée "Le narcissisme et le professionnalisme ". De son côté, l'écrivain Wassini Laredj, qui vient de décrocher le prix littéraire "Qatara" pour son dernier roman "Le royaume du papillon", dissertera , quant à lui, sur le thème "cinéma, de la révolution et de l'humanisme du héros dans le cinéma algérien". En outre, Ibrahim Nasrallah interviendra sur les relations entre le texte littéraire et le cinéma, et leur développement. D'autres chercheurs et académiciens interviendront sur la force du mot et de l'image. Par ailleurs, l'écrivain et essayiste algérien Rachid Boudjedra sera honoré par le Commissariat du festival pour ses 50 ans d'écriture et pour son apport à la cinématographie nationale. A cette occasion, un ouvrage collectif rassemblant 50 textes dédiés à l'oeuvre et aux thématiques préparés par des universitaires et auteurs algériens et arabes.