Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Sam Kahamba Kutesa a affirmé dimanche à Alger que l'Organisation onusienne faisait face à de nombreux défis afin qu'elle s'adapte aux nouvelles donnes internationales saluant les réalisations accomplies par l'Algérie en matière d'Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Lors d'une conférence animée au siège du ministère des Affaires étrangères dans le cadre d'une visite de travail en Algérie, M. Kutesa a passé en revue les démarches de l'Assemblée générale de l'ONU pour la mise en œuvre des OMD et l'inscription du reste des objectifs dans le cadre du plan de l'ONU pour le développement post-2015. Le responsable onusien a mis l'accent sur la "nécessaire réforme des Nations unies afin qu'elles puissent s'adapter aux nouvelles donnes et permettre aux générations futures d'éviter de nombreux problèmes et faire face aux défis notamment en matière de conflits et d'entraide socio-économique pour réduire la pauvreté et la prolifération des maladies et pandémies". Le changement climatique, a-t-il dit, constitue un des "principaux défis mondiaux du fait de ses retombées désastreuses sur l'humanité" souhaitant que la conférence sur la convention-cadre sur le changement climatique prévue en décembre à Paris permette de parvenir à un accord. La réforme de l'ONU "exige forcément une réforme et un élargissement du Conseil de sécurité qui doit être plus représentatif, transparent et démocratique", a-t-il fait remarquer. Evoquant le rôle africain dans le système onusien notamment au sein du Conseil de sécurité, M. Kutesa a dit : "il reste beaucoup à faire dans ce sens d'autant que les pays africains ne cessent de dénoncer, depuis deux ans, une +injustice historique+ en les privant d'un siège permanent au Conseil de sécurité avec un droit de veto. Il va falloir élargir le nombre des sièges des membres non permanents sachant que 54 pays africains ne sont pas représentés au Conseil de sécurité". Les pays africains demandent à ce qu'ils soient représentés par deux membres permanents au Conseil de sécurité jouissant du droit de veto, a-t-il fait rappeler. M. Kutesa a, par ailleurs, passé en revue les nouvelles menaces qui guettent la paix et la sécurité à savoir le crime transnational, le terrorisme, la piraterie et la traite d'êtres humains. Il est revenu également sur les réalisations de l'organisation onusienne en matière de règlement des conflits en permettant aux pays de leur droit à l'indépendance et à l'autodétermination, rappelant dans le même contexte le rôle qu'avait joué l'Algérie pour aider les pays africains à faire entendre leur voix dans le monde pour l'indépendance citant, à ce titre, la "position historique" de l'Algérie exprimée en 1974 par M. Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, devant l'Assemblée générale sur l'abrogation de l'apartheid en Afrique du sud. Il a également salué le rôle que joue l'Algérie dans le cadre de la médiation pour le règlement des conflits dans le continent africain notamment en Libye et au Mali. Concernant la question du Sahara occidental, le responsable onusien a rappelé les efforts consentis par les Nations Unies et par l'Union Africaine (UA), soulignant la nécessité de poursuivre ces efforts dans le cadre du respect des décisions onusiennes face à l'"intransigeance du Maroc". Il a réaffirmé à cette occasion le soutien de son pays (Ouganda), au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et la libération de ses territoires occupés par le Maroc". M. Kutesa a enfin a appelé à la conjugaison des efforts pour permettre à la femme de jouir de ses droits et de jouer pleinement son rôle dans le développement citant les réalisations de l'Algérie en matière d'égalité entre l'homme et la femme.