Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) est disposé à accompagner les entreprises françaises à investir en Algérie, a indiqué jeudi à Paris le président de cette organisation patronale, Ali Haddad. "Nous marquons notre grande disponibilité à accompagner les entreprises françaises sur le marché algérien pour leur éviter les embûches bureaucratiques et rendre viable et simple la règle 51/49 (régissant l'investissement étranger en Algérie)" , a déclaré M. Haddad dans son intervention à la première édition du forum économique algéro-français. La règle 49/51 a été instituée par la Loi de finances complémentaire de 2009 en réaction à la cession d'Orascom construction de sa cimenterie à un entrepreneur français sans avis préalable du gouvernement alors que le projet avait bénéficié de facilitations liées à l'encouragement de l'investissement. Il a ajouté que le volume des investissements français, qui sont de moins de 2 milliards d'euros aujourd'hui, pouvait évoluer "rapidement" pour atteindre au cours de cinq prochaines années les 10 milliards. Le président du FCE a indiqué, dans ce cadre, que son organisation a lancé l'étude de faisabilité d'un fonds d'investissement privé ouvert à une participation de l'Etat algérien, dans lequel les institutions françaises publiques et privées sont invitées à y participer, "si elles le souhaitent". M. Haddad a indiqué que l'Algérie s'est orientée "résolument" dans le cadre de son plan quinquennal en cours vers une nouvelle politique industrielle qui "doit constituer une autre source de partenariat avec les entreprises françaises". "L'Etat a consacré pour cet ambitieux programme de développement un montant d'environ 160 milliards de dollars pour les 5 prochaines années", a-t-il dit ajoutant que l'Algérie n'avait pas d'autre solution pour sortir du tout-pétrole que de diversifier ses ressources de création de richesses. M. Haddad a dit vouloir que les entreprises françaises qui bénéficient "d'avantages considérables" en Algérie "privilégient désormais" les options à "long terme" dans leur relation avec les entreprises algériennes. "Nous avons besoin de leur apport pour diversifier notre économie et renforcer notre tissu industriel", a-t-il expliqué. De son côté, le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Mohamed Laid Benamor, a indiqué que les opportunités d'investissement étaient "grandes" en Algérie pour le partenaire français, notamment dans le domaine de la grande distribution, de l'agro-alimentaire et le tourisme. Il a assuré que l'Algérie allait "réussir sa diversification économique et sa réindutrialisation car ce virage est massivement soutenu par les opérateurs publics et privés". Evoquant la règle 51/49, il a indiqué qu'elle n'était pas "un frein mais qu'elle offrait un ensemble de garanties", notamment pour un partenaire connaissant les réalités du marché algérien, expliquant que la Chine possède le même dispositif par rapport à l'investissement étranger. Les travaux de la première édition du forum économique algéro-français ont débuté jeudi à Paris pour booster davantage la coopération entre les deux pays en générant une dynamique d'investissement en vue de la mise en place d'un partenariat mutuellement bénéfique. Placé sous le thème "Le renouveau d'une économie dynamique", cet événement organisé par la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI) en collaboration avec le Forum des chefs d'entreprises) FCE, a pour objectif "d'informer et de créer des opportunités d'affaires" dans le cadre du développement des relations partenariales entre la France et l'Algérie. En 2014, le volume des échanges entre les deux pays se sont élevés à plus de 13 mds usd. La France a été le troisième client de l'Algérie avec 6,74 mds usd, derrière l'Espagne et l'Italie et son deuxième fournisseur avec 6,34 mds usd derrière la Chine.