Le président palestinien Mahmoud Abbas a chargé mercredi le Premier ministre Rami Hamdallah de former une nouvelle équipe exécutive, suite à la démission du gouvernement d'unité nationale, qui a connu des dissensions internes. Le prochain gouvernement oeuvrera pour le dépassement des divergences en vue d'aboutir à l'unification des instituions de l'Etat et faire face à l'occupation israélienne. M. Hamdallah a présenté la démission du 17éme gouvernement de l'Etat palestinien au président Abbas lors d'une réunion au siège de la présidence à Ramallah. La démission a été acceptée, alors que M. Hamdallah a été chargé par le président Abbas de former un nouveau gouvernement. Les deux hommes se sont également mis d'accord pour se réunir lundi prochain dans le cadre du Comité exécutive de l'organisation de la libération de la Palestine (OLP) axée sur les moyens de former un gouvernement d'union nationale. M. Hamdallah doit entamer immédiatement ses consultations avec tous les mouvements palestiniens, y compris avec le Hamas, a indiqué Nimr Hamad, conseiller politique du président Abbas. Cette démission "sanctionne l'incapacité d'agir du gouvernement d'union", qui avait été formé en 2014 pour mettre fin à des années de divisions entre les deux grandes formations, le Fatah de M. Abbas, et le mouvement de résistance Hamas. Nécessité de former un gouvernement politique Le Hamas, aux commandes dans la bande de Ghaza, ayant refusé toute dissolution "unilatérale" du gouvernement d'unité palestinien, auquel il est associé, a appelé le président Abbas à remplacer un gouvernement - délibérément composé de technocrates soutenus par le Fatah et le Hamas - par un gouvernement plus politique. Il faut former un gouvernement "avec tous les mouvements nationaux et islamiques pour faire face à l'occupation israélienne", a affirmé un haut responsable du Hamas, Ziad al-Zaza, soulignant que le Hamas y était prêt. Un responsable de l'OLP a, de son côté, indiqué que les discussions internes aux Palestiniens ont mis en évidence la nécessité d'un tel gouvernement. "Je pense que nous allons au-devant d'un gouvernement de politiques, et non plus de technocrates", a-t-il soutenu. Une trêve à long terme dans la bande de Ghaza? Le mouvement Hamas et les autorités d'occupation israéliennes ont noué des contacts indirects pour "échanger des idées" sur une trêve à long terme dans la bande de Ghaza, selon des sources au sein du mouvement palestinien. Ces contacts ont eu lieu grâce à des intermédiaires arabes et européens en vue de consolider un cessez-le-feu informel qui a mis fin en août dernier à une agression de 50 jours menée par l'armée israélienne contre la bande de Ghaza. Près de 2.200 Palestiniens dont une majorité de civils avaient été massacrés par l'agresseur israélien, selon les chiffres de l'ONU. La trêve actuelle négociée par l'entremise de l'Egypte a pris effet le 26 août. Elle prévoyait une reprise de contacts indirects durant le mois suivant afin de parvenir à un cessez-le-feu durable et à des discussions sur les principaux sujets en suspens. Mais ces discussions n'ont jamais repris. "Nous sommes prêts pour un accord. Le Hamas veut régler les problèmes à Ghaza", a-t-on affirmé. Toutefois, les contacts pour la formation d'une nouvelle équipe exécutive sont, pour le moment, purement formels, surtout que les parties palestiniennes ne se sont pas encore réunies pour discuter d'initiative ou de proposition concrètes. "Nous avons reçu plusieurs envoyés mais il ne s'agit pas de discussions officielles. Ce sont des idées indirectes et des communications", a-t-on ajouté de source auprès du Hamas, faisant état de l'implication de responsables de l'ONU et de membres du Parlement européen dans la médiation entre le mouvement palestinien et l'occupant israélien. Dans le même sillage, de hauts responsables du Hamas ont également rencontré à Doha des responsables Qataris. Les discussions ont porté sur un accord d'une durée de cinq à dix ans ainsi que sur l'exigence du Hamas d'une levée du blocus israélien autour de la bande de la bande de Ghaza et de l'ouverture d'un passage maritime entre la bande de Ghaza et le reste du monde. Par Ramdane TAMANI