Le futur gouvernement palestinien qui sera composé de personnalités indépendantes et dirigé par l'actuel Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Rami Hamdallah, sera annoncé demain, a affirmé hier à Ghaza un dirigeant du Fatah. «Les consultations sur la formation d'un gouvernement de consensus sont quasiment terminées et je présenterai les points de vue des deux mouvements au président Abbas», a déclaré à la presse ce dirigeant, Azzam al-Ahmad, en charge des discussions avec le Hamas, au pouvoir à Ghaza. «Puis le président l'annoncera officiellement jeudi», a-t-il ajouté au terme de nouvelles rencontres avec le mouvement islamiste. «Les contacts avec les frères en Egypte se poursuivent sur Rafah, et il y aura une remise en fonctionnement du terminal après la formation du gouvernement», a ajouté M. Ahmad, en référence au terminal frontalier de Rafah, seul accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël. Le représentant du Hamas dans ces discussions, Moussa Abou Marzouk, a confirmé qu'il était «convenu que Rami Hamdallah dirige le gouvernement de consensus». Lors de sa précédente visite à Ghaza, Azzam al-Ahmad avait assuré le 13 mai que cet exécutif transitoire serait formé dans le délai prévu, qui arrive à échéance le 28 mai. L'Egypte, parrain officiel de la réconciliation palestinienne, est engagée dans une élection présidentielle dans laquelle l'ex-chef de l'armée, Abdel Fatah al-Sissi, est donné archi-favori, dont les résultats sont attendus le 5 juin au plus tard. Les relations entre l'Egypte et le Hamas se sont nettement détériorées depuis la destitution le 3 juillet par l'armée du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, dont est issu le Hamas. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le Fatah, et le Hamas ont signé le 23 avril un nouvel accord pour mettre fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne administre les zones autonomes, et la bande de Ghaza sous blocus israélien. Reprenant les termes de précédents accords de réconciliation, conclus au cours des trois dernières années mais restés lettre morte, ce document prévoit notamment la formation sous cinq semaines d'un gouvernement de consensus composé de personnalités indépendantes, sans mandat politique, chargé d'organiser des élections dans un délai de six mois.