Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans des attentats à l'explosif perpétrés par les groupes extrémistes Etat islamique (EI-Daech) en Irak et Boko Haram au Nigeria à l'occasion de l'Aïd el Fitr, fête sacrée des musulmans sanctionnant le mois du Ramadhan. Au moins 97 personnes ont été tuées et 133 autres blessées vendredi, au premier jour de l'Aïd, dans l'explosion violente d'un camion piégé sur un marché animé de la province de Diyala, dans l'est de l'Irak, selon un dernier bilan de source de sécurité provinciale samedi. Un précédent bilan avait fait état de 90 morts. L'attaque meurtrière est survenue quand un camion contenant 4 à 5 tonnes d'explosifs a explosé alors que des centaines de personnes étaient rassemblées sur un marché populaire de la ville de Khan Bani Saad, juste au sud du chef-lieu de la province, Baakouba, qui se trouve à 65 km au nord-est de Baghdad. La violente explosion a fait 97 morts et 133 blessés ainsi que 23 disparus. Trente-cinq magasins ont été soufflés par l'explosion et 40 autres ont été gravement endommagés. L'explosion a également carbonisé 45 véhicules civils et des dizaines d'autres ont été endommagés, selon la source, qui a ajouté que de nombreux corps de victimes avaient été brûlés ou réduits en morceaux dans l'explosion. Les autorités provinciales ont ouvert une enquête sur l'incident en vue de retrouver les responsables de l'explosion et de découvrir comment ce camion est entré sur ce marché qui était gardé. L'enquête examinera également des informations selon lesquelles la violente explosion aurait été provoquée par un kamikaze, ce qui serait le mode opératoire du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI-Daech), qui s'est emparé d'une vaste partie du territoire irakien. Les autorités ont déclaré un deuil de trois jours et ordonné la fermeture de tous les parcs et lieux de loisir pour le reste de la fête d'Aïd el-Fitr, et les mesures de sécurité ont été renforcées dans la province. Le Nigeria durement touché par les violences extrémistes Par ailleurs, trois mineures se sont fait exploser vendredi matin à Damaturu, la capitale de l'Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, tuant au moins 13 personnes parmi les fidèles qui s'apprêtaient à célébrer la fin du mois sacré du ramadhan. Selon un témoin et une source médicale, une première explosion a eu lieu à proximité du terrain de prière de l'Aïd El Fitr, 06h15 GMT, avant une seconde explosion à 500 m de là. Une troisième explosion a eu lieu peu après les deux premières dans le quartier de Gomari, pas loin de la mosquée. L'Etat de Yobe est l'un des trois Etats du nord-est du Nigeria les plus durement touchés par l'insurrection du groupe terroriste Boko Haram. Le mois de ramadhan a été particulièrement meurtrier cette année, avec notamment des fusillades et des attentats-suicides. La veille, 49 personnes ont été tuées et 71 autres blessées dans une double explosion jeudi après-midi dans le marché central de Gombe, la capitale de l'Etat du même nom, dans le nord-est du Nigeria, selon les secours. La première explosion a retenti vers 17H20 (16H20 GMT) devant une boutique de chaussures remplie de clients venus faire leurs courses en vue de la fête de l'Aïd el-Fitr et la seconde à peine deux minutes plus tard, à proximité immédiate, selon Badamasi Amin, un marchand qui a aidé à transporter des cadavres sur les lieux. Un marché, un stade et la gare routière de la ville ont déjà été le théâtre d'attentats à la bombe et d'attentats-suicides ces derniers mois, et le groupe terroriste Boko Haram avait revendiqué en février une attaque à Gombe, lors de laquelle des centaines d'insurgés avaient envahi la ville pendant quelques heures, tirant à l'arme lourde. Selon le responsable des secours, "de nombreuses femmes et des enfants font partie des victimes. Le lieu de l'explosion était bondé. L'ONU condamne les atteintes aux croyances des peuples Ces attentats meurtriers commis depuis deux jours à Gombe et Damaturu (nord-est du Nigeria) ont été sévèrement condamnés par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon vendredi, les qualifiant "d'atteinte aux croyances de tous les peuples". Dans un communiqué, M. Ban souligne que "ces crimes haineux ont été commis alors que les victimes priaient à l'occasion de l'Aïd el-Fitr (qui marque la fin du ramadan), un jour sacré" pour les musulmans. "En ce sens, ces attaques sont une atteinte aux croyances de tous les peuples", a-t-il ajouté. M. Ban a réaffirmé sa solidarité avec les Nigérians et réitéré le soutien de l'ONU au gouvernement nigérian dans sa lutte contre le terrorisme.