L'Union européenne soutient les efforts du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour trouver une solution politique "juste, durable et mutuellement acceptable" au conflit au Sahara occidental, a indiqué mardi la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Mogherini s'exprimait au nom de la Commission européenne en réponse à une question d'un député européen du groupe Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe, M. Fernando Maura Barandiar, l'interrogeant sur la présence d'un rapport de l'ONU accusant Rabat de "dépenser des millions de dollars dans le but d'influencer des responsables de la Haute Commission de l'ONU des droits de l'Homme et de les empêcher d'observer la +grave+ situation humanitaire à laquelle fait face le peuple du Sahara Occidental du fait de l'occupation marocaine. La diplomate européenne, a, à cette occasion, souligné que l'UE "soutient les efforts de Ban Ki-moon pour un règlement politique, juste, durable et mutuellement acceptable de la question sahraouie qui respecte le droit inaliénable des Sahraouis à l'autodétermination". "L'UE encourage les parties à trouver une solution négociée au conflit et salue les efforts du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, et de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental)", a-t-elle soutenu. L'Union européenne "est préoccupée par la persistance de ce conflit et ses répercussions sur la sécurité et le respect des droits de l'Homme dans la région", a encore dit Mme Mogherini. Selon le député européen, le rapport de l'ONU indique que le Maroc avait utilisé une "stratégie de corruption" sous forme de dons pour empêcher les missions de l'ONU dans la région notamment la Minurso de recevoir un mandat d'observer les violations des droits de l'Homme (un mandat accordé généralement à toutes les missions de paix de l'ONU). Sahara Occidental: l'UE suit de près la situation des droits de l'homme au Sahara occidental BRUXELLES- L'Union européenne (UE) s'est dit suivre de près la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et au Maroc, notamment le cas spécifique de Takbar Hadi qui avait observé une grève de la faim, pour protester contre l'assassinat de son fils, en février 2015, par des colons marocains . L'UE a déclaré avoir "pris acte" des violations des droits de l'homme au Sahara occidental et au Maroc, notamment le cas de Takbar Hadi, une mère sahraouie ayant fait une grève de la faim devant le consulat du Maroc à Las Palmas de Gran Canaries, en Espagne, pour réclamer la dépouille de son fils Mohamed Lamine Haidala, assassiné il y a près de 10 mois par des colons marocains. Interpellé par Fernando Maura Barandiaran, député européen du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, un des vice-présidents de l'UE, a répondu que "le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) est en contact direct avec le conseil national marocain des droits de l'Homme (CNDH) pour élucider le meurtre de Mohamed Lamin Haidala dont la dépouille n'est toujours pas remise aux siens". "Les droits humains sont régulièrement examinés dans le cadre de notre dialogue politique avec les autorités marocaines concernant en particulier les droits humains, et ce, par le biais de la délégation de l'UE à Rabat, qui est en contact avec des organisations de la société civiles locales, des défenseurs des droits de l'homme (CNDH) et la délégation interministérielle des droits de l'homme (DIDH)", a ajouté le responsable de l'UE. "Le corps de Haidala a disparu lorsque sa famille avait demandé une autopsie afin de clarifier les circonstances de sa mort", a regretté le député européen dans sa question adressée aux instances de l'UE. "C'est n'est pas la première fois qu'un tel incident se produise au Maroc et au Sahara occidental", a-t-il affirmé, citant l'exemple de Said Dambar, un autre jeune homme assassiné à Laâyoune en 2010. Sa famille, d'après le député, avait également combattu pour obtenir la libération de son corps retenu à la morgue dans un hôpital au Maroc pendant 17 mois après sa mort. "Le but de refuser la remise du corps à ses proches et de dissuader d'autres familles sahraouies d'exercer leurs droits d'obtenir la vérité", a-t-il affirmé.