Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé mercredi à Biskra, à faire de la capacité de résilience du pays, face à la chute des prix de pétrole, un "levier de transformation" de l'économie nationale. "La gestion rationnelle des finances publiques et les décisions d'anticipation prises permettent à l'Algérie de mieux encaisser la baisse brutale des prix du pétrole. A nous, maintenant, de transformer cette capacité de résilience en levier de transformation de notre économique vers la création de richesses et d'emplois", a indiqué M. Sellal lors de l'ouverture des travaux de la 18ème réunion de la tripartite (gouvernement, syndicat et patronat). Le gouvernement, a-t-il rappelé, a partagé avec ses partenaires et interlocuteurs la réalité de l'ensemble des données macroéconomique et financières du pays ainsi que le détail de son dispositif de riposte (cadrage économique à 2019 et vision prospective à 2030) face à la détérioration des cours sur le marché mondial des hydrocarbures. La finalité est de "mobiliser la force de travail du pays afin de faire face aux défis qui nous attendent", a souligné le Premier ministre rappelant que le Pacte national économique et social pour la croissance avait scellé un consensus entre patronat, syndicat et exécutif en faveur de la croissance et de l'édification d'une économie émergente, élément central du programme présidentiel. "Dire la vérité, c'est tabler sur un baril de pétrole à 45 dollars comme base d'élaboration de la loi de finances pour 2016 qui ira dans le sens de la croissance et non dans celui de l'austérité car nous avons largement les capacités de résister et de nous améliorer", a-t-il soutenu. Les résultats obtenus, l'efficacité des différentes mesures, les contraintes et les blocages sont toujours pris en charge "sans maquillage ni surinterprétation", a-t-il assuré, ajoutant qu'il s'agissait avant tout d'expliquer et de "gagner l'adhésion de tous autour de l'objectif commun : le développement du pays". Face à la contraction des ressources financières, a-t-il observé, "le réflexe primaire ainsi que le calcul froid et cynique prôné par certains analystes voulaient que l'on procède de la manière la plus basique: si les revenus ont baissé de 47% sur l'année écoulée, des coupes dans les mêmes proportions doivent être opérées sur les dépenses notamment celles non productives, à savoir les transfert sociaux." Selon lui, "cette arithmétique macabre ne tient pas compte de la nature sociale et démocrate de l'Etat algérien moderne voulue par ses pères fondateurs et exprimée dans l'appel du premier novembre 1954".