La présentation d'approches et expériences de pays de la Sous-région en matière de persévération de sols de la dégradation a marqué jeudi la Rencontre sous-régionale sur l'Année internationale des sols 2015, ouverte la veille à Chlef. De nombreux facteurs sont à l'origine de la dégradation des sols, dont la sécheresse, les pluies, les changements climatiques et la déforestation, causant une déperdition de terres arables, a estimé, à ce propos, Dr Ahmed Douik, chercheur à l'Institut de la recherche agricole de Rabat (Maroc). A cela s'ajoutent des facteurs humains, dont la pollution résultant de l'usage irrationnel des engrais et des produits phytosanitaires et l'extension urbanistique, aux dépens des terres agricoles, a-t-il souligné, appelant à l'institution de lois rigoureuses pour mettre un terme à la spoliation des terres fertiles. Le directeur des sols au Ministère tunisien de l'agriculture, des ressources en eau et de la pêche, Hadi Hamrouni, a, pour sa part, signalé le lancement, dans son pays, de la mise en £uvre de stratégies de préservation des sols, au début des années 70 du siècle dernier. Ce qui a permis le traitement, jusqu'à 2011, d'une superficie d'1,2 million d'ha de terres menacées d'érosion, a t-il dit, annonçant d'autres programmes similaires, à partir de 2017. Ce responsable a, aussi, mis l'accent sur le problème de la salinité des sols dans son pays, qui touche particulièrement les sols irrigués, dont la contribution est estimée à 40 % de la production nationale agricole, d'où l'importance, a t-il observé, de la mise au point d'une stratégie de suivie de la salinité, en vue du traitement des terres touchées, par la prise régulière d'échantillons de terre, qui sont réunies dans une banque de données, à mettre à la disposition de toutes les parties concernées. Le directeur de l'exploitation des terres, du cadastre et de la classification du sol au ministère jordanien de l'Agriculture, Dr Mahmoud Farehat, a, quant à lui, souligné l'importance de tirer profit des études et recherches présentées, durant cette rencontre sous-régionale, en les mettant dans une banque nationale de données. Il a estimé qu'une exploitation scientifique de ces données permettra un usage rationnel des ressources économiques et des plans de développement global. La Rencontre sous-régionale de deux jours, tenue sous le signe "Des sols sains pour une vie saine", est co-organisé par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'université Hassiba ben Bouali de Chlef. Des experts de la sous-région (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie et Jordanie) ont pris part à cette rencontre visant à sensibiliser tant la société civile que les décideurs sur l'importance vitale du sol dans la vie de l'individu. Les thématiques développées, à l'occasion, ont été axées sur les méthodes et pratiques de préservation des sols contre la dégradation, avant l'émission de recommandations à transmettre aux parties concernées par leur mise en application.