Les Burkinabés ont choisi Roch Marc Christian Kaboré comme leur nouveau président, tournant la page d'une année de transition politique difficile mise en place après l'insurrection populaire qui avait chassé du pouvoir Blaise Compaoré après 27 ans de règne. Roch Marc Christian Kaboré, a été élu président du Burkina Faso pour un mandat de cinq ans dés le premier tour de la présidentielle de dimanche dernier pour laquelle 14 candidats étaient en lice dont deux femmes. Il a obtenu la majorité absolue avec 53,49% des suffrages contre 21,65% recueillis par son plus sérieux rival Zephirin Diabré qui a reconnu sa défaite, selon les résultats provisoires rendus publics mardi par la Commission électorale indépendante (Céni). Couplé à des législatives, ce scrutin était organisé un an après l'insurrection populaire qui a chassé du pouvoir Blaise Compaoré en octobre 2014, alors qu'il tentait de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat. Quelque 5,5 millions d'électeurs étaient inscrits sur les listes électorales d'un pays qui espère désormais être sur la voie de la démocratie après une histoire marquée par de nombreux coups d'Etat. Initialement prévues le 11 octobre, ces élections avaient été reportées en raison du putsch raté le 17 septembre dernier de l'ancien bras droit de M. Compaoré, le général Gilbert Diendéré. Cette tentative de coup d'Etat, avait été mise en échec par la mobilisation de la population et de l'armée loyaliste. M. Kaboré: nous devons servir le pays Dés l'annonce des résultats provisoires, M. Kaboré a déclaré à ses partisans: "Nous devons nous mettre au travail immédiatement. C'est tous ensemble que nous devons servir le pays". "Aux jeunes, aux femmes et aux anciens", il a promis sa "détermination à ouvrir des opportunités de lendemains meilleurs". Le nouveau président a aussi adressé ses "chaleureuses félicitations aux organes de la transition", mis en place après la chute du régime de Compaoré et qui ont organisé le scrutin. Cet ancien partisan du système de Blaise Compaoré, qui a changé de camp juste avant la chute du régime, avait déjà promis de s'attaquer au chômage des jeunes, endémique dans le pays, de moderniser le système de santé promettant notamment la gratuité des soins pour les moins de 6 ans, et de mettre l'accent sur l'éducation. Par ailleurs, le président de la Commission électorale indépendante (Céni), Barthélemy Kéré, a reconnu "quelques anomalies", estimant que le déroulement du scrutin, suivi par toute l'Afrique, avait été "globalement satisfaisant". "Nous arborons un large sourire, nous poussons des soupirs de soulagement", avait déclaré, de son côté, Me Halidou Ouedraogo, président de la Codel, la plateforme de la société civile qui a observé les élections. La Codel a jugé "crédible ce scrutin qui marque un tournant décisif dans l'histoire politique du Burkina Faso" et "appelle les candidats et partis politiques à respecter le verdict des urnes". A l'étranger, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué "la manière pacifique" dont ont été conduites les élections et plus particulièrement la "forte participation des femmes au processus électoral". M. Ban a "encouragé tous les dirigeants politiques et les protagonistes nationaux à maintenir cette atmosphère paisible" dans ce pays pauvre de 18 millions d'habitants d'Afrique de l'Ouest.