Une semaine de négociations laborieuses a pris fin samedi au Bourget avec la remise, à la présidence de la COP21, d'un avant-projet d'accord qui sera examiné lundi par la réunion ministérielle de haut niveau. Dans cette première étape franchie, dans le cadre du sommet mondial sur le climat, les délégués des 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se sont finalement entendus sur une mouture d'une vingtaine de pages qui devra constituer la base du futur accord de Paris, censé limiter le réchauffement climatique. La remise du draft, adopté samedi matin et mis en ligne en anglais, a annoncé officiellement samedi en début de soirée, au cours de la clôture de la Journée de l'Action, présidée par François Hollande et le secrétaire des Nations unies, Ban Ki-moon, en présence du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra. C'est un texte plus court et mieux structuré, après avoir été volumineux au départ (90 pages), englobant des compromis mais contient aussi des questions clés qui n'ont pas été tranchées, laissée au soin des autorités politiques, les ministres. La mouture présentée contient plus de 900 «crochets», c'est-à-dire autant de phrases ou d'expressions sur lesquelles les négociateurs n'ont pas trouvé de compromis. En clôturant la Journée de l'Action, le président François Hollande a lancé un appel pour «dépasser les intérêts des régions, des pays, les intérêts» qui sont, a-t-il expliqué, «ceux de nos niveaux de développement pour que nous puissions être à la hauteur de la planète dans son ensemble». «Je demande à ceux qui voudraient viser trop haut de faire attention de ne pas avoir raison tout seuls», a-t-il déclaré en direction des parties qui campent sur leurs positions, avertissant «ceux qui voudraient se contenter du minimum», de risquer «d'avoir le maximum de catastrophes». Pour sa part, le SG de l'Onu a estimé qu'aujourd'hui, «comme jamais auparavant», les circonstances «sont favorables à une action robuste et concertée face aux changements climatiques». «Le rythme de l'action concernant le climat s'accélère. Des gouvernements, des villes, le secteur privé, les investisseurs et le public en général comprennent de mieux en mieux les graves risques posés par les changements climatiques», a-t-il ajouté. Auparavant, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a souligné à la presse que tous efforts déployés avant et pendant la conférence ont été «très utiles», parce qu'ils permettront, a-t-il expliqué, de «rapprocher les points de vue» afin d'aboutir à un accord «ambitieux» et «équitable». «Nous abordons un atterrissage en douceur», a-t-il fait remarquer, précisant qu'il faudra, dès ce week-end, «envisager des compromis et des passerelles» pour arriver à un accord comme il est souhaité par l'ensemble des Parties contractantes, a-t-il dit à l'issue de son entretien avec son homologue français et président de la COP21, Laurent Fabius.