Les négociateurs des 195 pays ont reçu jeudi, après deux jours laborieux de pourparlers, un nouveau projet d'accord (draft) de 50 pages dans lequel figurent plus de 200 options pour parvenir, d'ici au 11 décembre, à un accord accepté par toutes les Parties contractantes. Le document en anglais, distribué à la presse également, mentionne qu'il est passé, sur le plan de la forme, de 55 à 50 pages, mais le nombre d'options ouvertes (autour de 250) "n'a pas été réduit". Des indiscrétions au Bourget font état, qu'au cours des négociations qui se déroulent en langue anglaise, pour un souci de "concision", les délégués passent "beaucoup de temps" dans la formulation et les tournures de phrases. L'un des deux présidents du groupe de travail sur le projet d'accord, l'Américain Daniel Reifsnyder, a regretté que les négociateurs ne faisaient de progrès sur "aucun point", ce qui fait monter la "frustration" chez l'Onu et le pays organisateur, la France. En fin de journée de mercredi, rappelle-t-on, le président de la COP21, Laurent Fabius, avait appelé les délégués à «accélérer» les négociations qui prennent un rythme jugé "très lent". Pour sa part et voulant montrer que son optimisme est resté entier, la secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies pour les changements climatiques (CCNUCC), la Costaricaine Christiana Figueres, a indiqué que le texte va connaître des "hauts et des bas", ironisant qu'il y aura de "nombreuses virgules qui vont être ajoutées (et) d'autres qui vont être retirées". Pour pallier à cette situation et booster les négociations, le Groupe des 77 (133 pays en développement + la Chine) ont proposé la réduction des groupes de travail, et donc des réunions quotidiennes, qui devront passer à compter de jeudi de 25 à 12. Selon l'agenda de la COP21, les délégués des 195 pays doivent présenter, d'ici à samedi, avant la réunion ministérielle qui prendra le relais à compter lundi, une autre mouture d'un accord le "plus lisible possible", avec un "maximum d'options tranchées". Pour la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'Homme, une ONG influente dans le monde de l'environnement, "la seule solution est de traiter, dans le même temps, la révision des engagements, les financements et les transferts de technologie". Cette même fondation a attesté que les discussions sur le mécanisme de révision "avancent mais lentement", ajoutant que l'Inde, un des grands pollueurs de la planète, a donné son accord pour faire un bilan tous les 5 ans, après 2020, alors que certains pays souhaitent que la première révision puisse commencer avant 2020. Par ailleurs, les pays du G77 ont demandé à la conférence de "clarifier le niveau des soutiens financiers qui seront fournis par les pays développés aux pays en voie de développement après 2020", date d'entrée en vigueur de l'accord de Paris. Lors d'une plénière, le groupe a réclamé mercredi, selon les organisateurs, une augmentation "substantielle" de l'enveloppe de 100 milliards de dollars annuels promise par les pays du Nord à ceux du Sud. Dans ce contexte, la part que doivent prendre les grands pays émergents dans l'effort commun pour réduire les gaz à effet de serre est l'une des grandes questions lors des négociations.