OUZOU- Le chanteur Taleb Rabah, décédé mardi, est un "exemple d'engagement patriotique et d'amour et d'abnégation pour son pays", a estimé mardi à Tizi-Ouzou, le ministre de la Jeunesse et de sports, Ould Ali El Hadi. Présent à la maison de la culture Mouloud Mammeri pour faire ses adieux à cette icône de la chanson Kabyle qui était aussi son ami et enfant de sa région, M. Ould Ali, ancien directeur de la culture de Tizi-Ouzou, a indiqué à l'APS que l'Algérie vient de perdre en la personne de Taleb Rabah un "monument de la chanson algérienne". Il a rappelé que le défunt chanteur qui était ancien moudjahid, vouait un respect particulier aux enfants de l'Algérie qui ont pris les armes et consenti au sacrifice suprême pour libérer l'Algérie du joug colonial. "Il a rendu hommage aux moudjahidine et aux chouhada à travers plusieurs de ses chansons", a rappelé le ministre. La dépouille de l'artsite, décédé à l'âge de 85 ans, a été exposée en milieu d'après midi à la maison de la culture Mouloud Mammeri où les autorités locales, la famille artistique et de nombreux citoyens, jeunes et moins jeunes, s'étaient rendus pour faire leurs adieux à l'auteur de "Tsrount walniw" (je pleure), en hommage à l'Algérie martyrisée par l'armée coloniale, une oeuvre qui est restée gravée dans les mémoires. Taleb Rabah est né en 1930. A l'âge de 20 ans, il quitte sa région natale, lIlilten, pour un voyage en France où il s'intéressa à la musique et au chant et fréquenta le milieu artistique. Ouvrier dans une usine en Alsace (Nord-France), il s'offre avec ses économies une guitare, puis il se lance dans la chanson en 1955 en participant à l'émission de chanteurs amateurs à Radio Paris, dirigée alors par Amraoui Missoum et sort son premier album en 1959. Le défunt a entamé ensuite sa carrière professionnelle dont l'activité s'étendra jusqu'à la fin des années 90 du siècle dernier. Avec des mots simples, il a abordé, dans ses nombreux titres, des thèmes diversifiés dont la guerre de libération nationale, l'amour de la patrie, l'émigration, les mutations de la société, la famille, la beauté de la femme et sa Kabylie natale. Plusieurs hommages lui ont été rendus de son vivant, entre autre, par la direction locale de la culture, à l'occasion d'une rencontre sur la chanson patriotique. En août dernier, le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, présent à cette rencontre artistique, lui a rendu une visite à son domicile à la nouvelle-ville de Tizi-Ouzou. Le défunt artiste sera inhumé, demain mercredi dans son village natal Tizit, dans la commune d'Illilten.