Des artistes et des compagnons de route ainsi que des personnalités politiques ont salué le parcours artistique et militant du chanteur, auteur et compositeur Taleb Rabah, décédé mardi à l'âge de 85 ans. Le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, a salué le parcours d'un artiste qui a côtoyé de grandes figures de la chanson d'expression kabyle. Taleb Rabah "a contribué à la guerre de libération en portant un message artistique", en chantant la patrie, écrit le ministre dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt. Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et de Sports, Ould Ali El Hadi, a qualifié Taleb Rabah d' "exemple d'engagement patriotique, d'amour et d'abnégation pour son pays". "l'Algérie vient de perdre en la personne de Taleb Rabah un "monument de la chanson algérienne", a dit le ministre présent à la Maison de la Culture Mouloud Mammeri pour faire ses adieux à l'artiste dont la dépouille était exposée à la maison de la Culture de Tizi-Ouzou. De son côté, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Larbi Ould Khelifa a salué le patriotisme du défunt tel qu'exprimé dans ses ses chansons et ses "engagements à mettre son art au service de la cause nationale, en amplifiant la voix de la révolution, en France notamment. Ami du défunt, l'artiste Arezki Bouzidi a regretté, pour sa part, la disparition d'une "sommité" et d'un artiste talentueux qui s'est distingué notamment par son style musical. Evoquant son parcours militant et artistique, Arezki Bouzidi a rappelé que l'artiste avait enregistré dans les années 1950 à Paris des chansons avec Akli Yahiatène, un autre artiste d'expression kabyle avec qui il a intégré les rangs de Fédération de France du Fln. De son côté, le chanteur Belaid Tagrawla a évoqué la carrière "exemplaire" d'un "artiste et patriote aux grandes qualités humaines". Ancien animateur de radio à la chaîne II de la Radio algérienne , Belaid Tagrawla, garde le souvenir d'un artiste et homme de radio "modeste" qui a su insuffler à la chanson kabyle engagement et émotion, a-t-il dit, considérant qu'avec la disparition de Tale Rabeh la scène culturelle algérienne perdait un "monument" de la chanson". Né en 1930 à Tizi-Ouzou, Taleb Rabah s'était intéressait à la musique dès son jeune âge. A 20 ans, il s'installe en France où il s'intéresse à la musique et au chant, avant de côtoyer de grands artistes, comme Slimane Azem, Cherif Kheddam et Akli Yahiatène. Taleb Rabah laisse derrière lui un répertoire musical riche, empreint de son amour pour l'Algérie qu'il a glorifiée dans nombreuses chansons dont ''Allen iw tsrunt" (Mes pleurs). L'artiste sera inhumé mercredi après-midi à Tizit (Illilten, Tizi Ouzou) son village natal.