Les Algériens "sous le choc", le "dernier des Mohicans" s'en est allé ou encore il "a vécu opposant et mourut en zaïm", tels sont les commentaires des journaux paraissant vendredi, au surlendemain de la mort à l'âge de 89 du leader politique et révolutionnaire Hocine Aït-Ahmed. "L'homme du siècle algérien", titre le quotidien francophone El Watan, qui informe qu'Aït-Ahmed sera enterré dans son village natale à Aïn El Hammam (ex Michelet), en haute kabylie, qui "commence déjà à connaitre une affluence des citoyens sans discontinuer". Dans un article intitulé "le dernier des Mohicans s'en est allé", il y est souligné que le dirigeant historique de la Révolution algérienne était surnommé "l'universaliste" ou encore le "tiers-mondiste", car c'est lui, a rappelé le journal, qui a conduit en avril 1955, la délégation algérienne ayant participé à la conférence des Non-alignés à Bandung (Indonésie). El Watan a soutenu que la figure historique du nationalisme algérien était "respecté de tous les chefs d'Etat du monde", ajoutant que "son étendu dépasse les frontières". De son côté, le journal arabophone El Khabar a souligné que son retrait du parti qu'il a fondé en 1963, le Front des forces socialistes (FFS) pour un passage à témoin en faveur de la nouvelle génération, "n'en diminue en rien de son combat militant (...) pour sortir l'Algérie de sa crise politique en préservant son unité nationale". Le même journal a ajouté que le membre du groupe des neuf historiques, à l'origine du déclenchement de la Révolution, serait enterré dans son village natal "conformément aux souhaits de sa famille". Pour sa part, le quotidien arabophone El Chourouk a indiqué que le peuple algérien était "sous le choc" en apprenant la mort d'un des pionniers de la Révolution algérienne, ajoutant que la Kabylie est prête à lui rendre un ultime hommage. Dans un éditorial intitulé "Hocine Aït-Ahmed, enraciné en Algérie", il y est souligné qu'il était "un grand nationaliste révolutionnaire, un chef courageux ayant des positions et une vision". "Hocine Aït-Ahmed n'a pas compris l'acception (et mené) d'opposition au détriment de son pays et de l'Etat, (....), mais l'Algérie était son cœur et son âme, et son combat n'était consacré que pour elle", a souligné le journal.