Les dirigeants africains vont discuter lors de la 26e session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA), les 30 et 31 janvier à Addis Abeba, de plusieurs questions, relatives aux droits de l'Homme, à l'instabilité politique et conflits en Afrique ainsi qu'à la situation sécuritaire au Sahel. Les dirigeants africains se pencheront, notamment sur l'impasse dans l'application de l'accord de paix devant mettre fin à deux ans de guerre civile et d'atrocités au Soudan du Sud, les attaques terroristes au Sahel, au Nigeria et aux alentours, l'instabilité politique notamment en Libye et le processus électoral en cours en Centrafrique. La crise politico-sécuritaire en Libye, qui connaît ces derniers jours de sensibles évolutions notamment celle relatives à la formation d'un gouvernement d'union nationale, la poussée de la menace terroriste dans le nord du pays, est inscrite à l'ordre du jour de la conférence. C'est dans ce sens que le chef de la mission de l'ONU en Libye s'est rendu jeudi à Addis Abeba pour participer à la réunion du groupe de contact sur la Libye, prévue dans la journée au siège de l'organisation panafricaine. En outre, le terrorisme, qui a sévèrement frappé des pays du continent africain ces derniers mois, sera au c£ur des discussions du sommet des chefs d'Etat. Organisation autoproclamée "Etat islamique" (Daech), Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Shabab en Somalie, la menace concerne tout le continent. En 2015, pas moins de 4523 attentats ont endeuillé 44 des 54 pays africains, selon ACLED (Armed Conflict Location and Event Data Project). Un autre dossier chaud qui occupera les participants, le conflit au Soudan du Sud, où les négociations pour former un gouvernement d'union nationale ont une nouvelle fois échoué. La décision du président Salva Kiir de redécouper le territoire en portant le nombre de régions à 28 au lieu de 10 a irrité le camp rebelle. Les dirigeants africains se prononceront également lors d'un vote inédit sur le déploiement d'une force au Burundi, malgré l'opposition de Bujumbura. Une majorité des deux-tiers est requise pour autoriser l'envoi de cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), décidé par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA en décembre, mais que le président burundais Pierre Nkurunziza - qui n'a pas encore fait savoir s'il assisterait au Sommet - a promis de "combattre" comme "une force d'invasion et d'occupation". Le 26e sommet de l'UA est placé, cette année, sous le signe des droits de l'Homme avec une attention particulière portée aux droits des femmes. Le Sommet devrait à l'occasion élire, comme chaque année, le nouveau président de l'organisation. Le poste - honorifique - change tous les ans de région. Cette année étant le tour de l'Afrique centrale, le nom du chef de l'Etat tchadien Idriss Deby circule pour remplacer son homologue zimbabwéen Robert Mugabe.