Les universitaires au colloque international sur l'onomastique dans le monde arabe et le Sahel ont recommandé, mercredi à Constantine au terme de leurs travaux, la création de commissions nationales de toponymie. La commission, appelée à superviser la transcription des noms géographiques en caractères latins, veillerait à l'unification de l'écriture des lieux géographiques sur les cartes, les panneaux de signalisation des villes et les sites archéologiques, ont souligné les participants à cette rencontre ouverte lundi dernier dans un hôtel de la ville de Constantine. Il a également été suggéré le recours à une "démarche participative" impliquant les instances concernées pour "refléter le patrimoine culturel d'une région dans la nomination des lieux", et le "respect du caractère plurilinguistique en tant que facteur identitaire dans l'usage onomastique". Les universitaires, experts et représentants d'organismes internationaux concernés par l'onomastique ont aussi proposé de "veiller à l'application des recommandations du groupe d'experts des Nations-Unies (GENUNG) relatives aux noms géographiques". Au dernier jour de ce colloque international, les communications ont porté sur "l'interconnexion linguistique" des noms géographiques dans le monde. Djamel Nahali, de l'université de Batna, soulignant l'existence de "contacts de langues amazighe, arabe et française dans les noms de lieux de la capitale des Aurès", a précisé que cette "cohabitation" a donné lieu à des "formes onomastiques imbriquées". Il a attiré l'attention, dans le même contexte, sur "l'importance d'adopter une toponymie qui reflète des pans de l'histoire d'une région", expliquant qu'en Espagne, 50 % de noms de lieux sont "d'origine arabe". De son côté, le jordanien Ibrahim Abdallah Al Djaber membre de la division arabe du GENUNG a annoncé le lancement officiel, depuis Constantine, du site électronique de ce groupe. (www.adegn.net). Cet expert a précisé que le site, élaboré en langues arabe et anglaise, englobe l'essentiel des informations sur le GENUNG, ses actions, ses missions et les rencontres périodiques de ses membres. Affirmant que son lancement du site depuis la ville des ponts est "une manière d'appuyer les efforts arabes déployés dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l'ONU relatives à la romanisation des lieux géographiques", M. Al Djaber a invité les présents à contribuer, par leurs études et analyses, à enrichir le contenu du site électronique. Organisé par le département Colloques de la manifestation "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe", cette rencontre internationale a vu la participation de plusieurs universitaires et experts algériens et étrangers, venus des pays du Sahel, d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Les communicants ont rapporté les expériences de leurs pays dans la toponymie et les problèmes rencontrés sur le terrain.