La lutte contre l'avancée du désert doit être intégrée dans une approche de développement durable impliquant plusieurs secteurs, a indiqué jeudi à Batna une responsable centrale de la direction générale des forêts (DGF). La prise de conscience de l'Algérie quant à l'impératif de parer au phénomène de la désertification a donné lieu à multiples actions qui seront encore plus efficaces en étant placées au c£ur d'une approche globale de développement durable, a souligné, en substance, Zohra Ghazi, directrice de la mise en valeur des terres et de la lutte contre la désertification à la DGF. "Les objectifs tracés pour lutter contre ce phénomène seraient difficiles à atteindre sans une vision globale et participative de développement durable", a insisté Mme Ghazi en marge de l'atelier sur le diagnostic écologique du pistachier d'Atlas initié par la DGF, organisé t depuis mercredi à l'Ecole nationale des forêts (ENAF) de Batna. Elle a relevé, à cet égard, que les ressources naturelles du pays sont fortement affectées par les processus de désertification, de dégradation des terres et de sécheresse. Mme Ghazi a aussi rappelé que la lutte contre la désertification est un "programme parmi d'autres inscrits dans le cadre de la politique du renouveau rural qui vise l'amélioration des conditions de vie des populations rurales et la protection des ressources naturelles". Cette responsable, se disant "consciente du fait que d'importantes surfaces sont déjà sous l'emprise d'une désertification avancée, au moment où le pays est très exposé à de graves intempéries", a fait savoir qu'outre les 200 millions d'hectares de désert naturel, représentés par le Sahara, "l'Algérie compte aussi environ 14 millions d'hectares de zones de montagnes au nord touchés par l'érosion hydrique, 32 millions d'autres hectares en zones steppiques affectés ou menacés par la désertification et 4,1 millions d'hectares supplémentaires soumis aux menaces des effets du changement climatique et les incendies". Soulignant les "importants efforts déployés par l'Algérie pour faire face à ce défi", Mme Ghazi a affirmé que le programme de lutte contre la désertification a permis à l'Algérie de réaliser 65% de ses objectifs en matière de reboisement d'une superficie de 1,3 million d'hectare, avant de mettre en avant le barrage vert mis en place depuis les années 1970 et qui vise, entre autres, la réhabilitation et la conservation des sols, la préservation des nappes aquifères, l'exploitation rationnelle des eaux et la lutte contre l'avancée du désert. "Mais compte tenu des insuffisances des expériences passées, s'agissant notamment de l'implication des populations et de la coordination multisectorielle, le pays a dû recourir à des plans sectoriels comme le Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) et le Plan d'action national pour l'environnement", a ajouté cette responsable. Mme Ghazi a également fait état des différents programmes de la DGF, visant la mise en place de plusieurs actions intégrées pour lutter contre la désertification, notamment l'aménagement des bassins hydrauliques, la préservation et l'extension de l'espace forestier, la protection des réserves naturelles, l'amélioration des pâturages, la protection des oasis et des canaux d'irrigation, des barrages et la préservation des richesses naturelles. Il est de plus en plus important, aujourd'hui de "fédérer les efforts et les moyens pour faire face avec efficacité aux grandes menaces écologiques qui pèsent sur l'avenir des terres sèches, et de mobiliser les fonds nécessaires pour aider à l'éradication de ce phénomène en s'appuyant, notamment, sur une approche intersectorielle", a-t-elle recommandé en conclusion.