Des études spécifiques pour la réhabilitation et l'extension de certaines espèces forestières adaptées à la sècheresse et aux changements climatiques sont prévues par les programmes de lutte contre la désertification, a-t-on appris auprès de la Direction générale des forêts (DGF). Ces études spécifiques portent sur l'établissement d'un diagnostic des peuplements du pistachier de l'Atlas et de l'Acacia radiana et sur la proposition des plans d'action pour leur réhabilitation et leur extension. Il s'agit aussi de la réhabilitation de l'arganier de Tindouf et la proposition d'un plan de gestion de cette espèce. Ces études «s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre la désertification et l'adaptation aux changements climatiques», précise la DGF dans un communiqué. En outre, d'autres études de réhabilitation d'espèces forestières adaptées à la sècheresse et au dérèglement du climat sont en cours de réalisation. «Le changement climatique perceptible depuis quelques années impose une réflexion dans le choix des espèces et variétés pour la sauvegarde du patrimoine forestier et par conséquent des ressources naturelles dont dépend la sécurité alimentaire», souligne la DGF à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification (JMLCD) coïncidant avec le 17 octobre. Les forestiers considèrent aussi que le choix et l'intérêt des espèces adaptées à la sècheresse comme «des éléments stratégiques pour une meilleure réussite des opérations de plantation dans les zones arides et semi arides». La JMLCD est célébrée cette année sous le thème: «la terre est notre avenir: préservons-la des changements climatiques». Sur les 238 millions d'hectares (ha) représentant la superficie de l'Algérie, 200 millions d'ha représentent la zone saharienne désertique où les infrastructures socio-économiques sont constamment soumises à un ensablement important, alors que de nombreuses oasis sont menacées de disparition. Une superficie de 32 millions d'ha forment la steppe et le présaharien, des zones arides et semi-arides très sensibles à la désertification du fait d'un surpâturage excessif. S'ajoutent à cela les 12 millions d'ha de montagnes menacés par l'érosion hydrique et une surexploitation des ressources naturelles. La carte de sensibilité à la désertification couvrant 12 wilaya entre 1996 et 2010 fait état d'une augmentation de 5% de la zone sensible à la désertification, de 4% de la zone sensible, de 1% pour la partie désertifiée ainsi qu'une régression de 6,5% des surfaces très sensibles. Depuis son indépendance, l'Algérie a fait face au phénomène de la désertification en réalisant notamment le Barrage vert. Mais compte tenu des insuffisances des expériences passées essentiellement au niveau de l'implication des populations et la coordination multisectorielle, des plans sectoriels comme le Schéma national d'aménagement du territoire (Snat) et le plan d'action national pour l'environnement ont été adoptés. La reconstitution du patrimoine forestier à travers le reboisement a été consacrée comme tâche d'intérêt national à travers le plan national de reboisement qui prévoit plus 1,2 million d'ha dont 700.000 d'ha de plantations ont été réalisées depuis son lancement en 2000. La désertification touche plus de 480 millions de personnes dans le monde dont la majorité habite dans les pays pauvres. Aggravée par les changements climatiques, ce phénomène menace la totalité des écosystèmes naturels par la réduction du potentiel biologique et la rupture des équilibres écologiques et socioéconomiques. Le secteur le plus touché par le changement climatique est l'agriculture (y compris les forêts) notamment en raison de son importante population et son niveau de vulnérabilité élevé, selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la dégradation des terres (UNCCD). L'agriculture et la forêt constituent des sources importantes d'émission de gaz à effet de serre et elle contribuent, en même temps, par certaines pratiques à leur réduction dans l'atmosphère et atténuent leur impacte par le biais d'une meilleure gestion des écosystèmes, de l'emploi de variétés plus rustiques, d'un meilleur contrôle des incendies de forêts, d'une utilisation étudiée d'aliments pour le bétail ruminant d'une meilleure gestion des déchets animaux et d'une gestion biologique et durable des sols. Pour célébrer cette journée, la DGF, qui est le point focal de l'UNCCD en Algérie, organise des activités socioéducatives tels que des expositions et des tables rondes sur la stratégie nationale en matière de lutte contre la désertification.