La facture des importations des véhicules a baissé à 141,16 millions de dollars (usd) en janvier 2016 contre 377,88 millions usd en janvier de l'année 2015, soit un recul de 62,64%, a appris dimanche l'APS auprès des Douanes. La quantité importée a été quasiment divisée par trois en une année avec 9.309 véhicules importés en janvier dernier contre 27.497 unités sur le même mois de l'année précédente, soit une chute de 66,15% en nombre, précise le Centre national des statistiques des Douanes (CNIS). Concernant les concessionnaires qui détiennent les plus grosses parts du marché national, il est constaté que la baisse de leurs importations a oscillé entre 29% et 97% en valeur, et entre près de 1% et 98% en terme de quantité. Les plus grosses baisses en valeur et en quantité ont été enregistrées chez les concessionnaires des marques asiatiques et allemandes. Quant aux raisons de réalisation de ces importations, en janvier dernier, en dépit du gel des domiciliations bancaires pour les importations soumises au régime des licences, le président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A), Sefiane Hasnaoui, explique à l'APS que "l'ouverture des documents bancaires a été opérée avant la parution, au 5 janvier 2016, de la note de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) portant sur le gel des domiciliations des importations soumises aux licences". Ainsi, les domiciliations bancaires des importations des 9.309 véhicules en question avaient été opérées avant le 5 janvier dernier mais leur arrivée aux ports avait eu lieu au premier mois de l'année en cours, précise le président de cette association qui représente 95% des importations des véhicules. "D'autres véhicules domiciliés avant cette date arriveront le mois de février", ajoute-t-il. Dans le sillage de la chute des prix de pétrole, rappelle-t-on, le gouvernement a décidé de plafonner certaines importations à travers la mise en œuvre du régime des licences d'importation dès janvier dernier. Jusqu'à présent, trois produits sont concernés: les véhicules, le ciment et le rond à béton. Le contingent des véhicules importés a été fixé à 152.000 unités au titre de l'année 2016, tandis que l'avis d'ouverture de ce contingent s'est étalé entre le 14 janvier et le 3 février 2016 avant l'octroi des licences. "Officiellement, aucune information ne nous a été communiquée sur la date de délivrance des licences, mais officieusement, cela devrait se faire au cours de cette semaine", avance M. Hasnaoui. Le contingent concerne les véhicules pour le transport de dix personnes ou plus (chauffeur inclus), les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles principalement conçus pour le transport des personnes (y compris les voitures de type "break" et les voitures de course) et les véhicules automobiles pour le transport de marchandises, rappelle-t-on. Les engins tels que les camions et tracteurs que certains professionnels importent pour le propre fonctionnement de leur entreprise, ne sont pas concernés par le dispositif des licences. Récemment, un responsable au ministère du Commerce avait déclaré à l'APS que le quota des importations des véhicules serait attribué au concessionnaire en fonction de ce que représentait, en pourcentage, la part qu'il avait l'habitude d'importer par rapport aux importations globales annuelles des véhicules. "Nous prendrons en considération le courant d'échanges traditionnels du concessionnaire, c'est-à-dire que nous allons répartir les quotas sur la base de la part de marché de chaque concessionnaire sur les trois dernières années. C'est un système qui sauvegardera un peu les quotas de chaque concessionnaire", avait-il expliqué. A titre d'exemple, "si un concessionnaire avait l'habitude d'importer 20% des importations globales des véhicules, il aura 20% du contingent global", avait-il fait savoir. Pour un nouveau concessionnaire qui n'a pas un courant d'échanges traditionnels "il n'aura pas droit à un quota", selon le même responsable. En plus, aucun opérateur n'aura le droit d'importer plus de 30% des contingents globaux fixés. A rappeler que la baisse des importations des véhicules, amorcée dès 2014, est engendrée par des décisions prises par le gouvernement pour mettre fin à l'emballement des importations et assainir le marché de l'automobile qui était caractérisé par de profonds dysfonctionnements et des pratiques illégales. Depuis avril 2015, le marché des importations des véhicules est régi par un nouveau cahier des charges relatif aux conditions et modalités d'exercice de l'activité des concessionnaires.