SMARA (Camps des réfugiés sahraouis) - Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a entamé samedi sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis à Smara pour tenter de relancer les négociations en faveur du règlement du conflit du Sahara occidental. M. Ban Ki-moon, accompagné d'une délégation onusienne parmi laquelle se trouve son Envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, doit rencontrer les hautes autorités de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et les responsables du Front polisario. Il s'entretiendra notamment avec le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, puis se rendra à Bir Lahlou (territoires sahraouis libérés) pour rencontrer la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Le Secrétaire général de l'ONU avait entamé sa tournée dans la région par Nouakchott où il a rencontré vendredi des hauts responsables mauritaniens, à leur tête le président, Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a affirmé qu'il se trouvait dans la région pour "s'entretenir de la situation au Sahara occidental" souhaitant à ce propos que sa visite permettra d'"impulser un nouveau souffle aux négociations en faveur du règlement de ce très vieux conflit et lancer les discussions qui permettraient aux réfugiés de retourner auprès des leurs au Sahara occidental". Selon le programme établi, le SG de l'ONU se rendra en Algérie les 6 et le 7 mars, où il aura des discussions avec plusieurs hauts responsables, selon des sources onusiennes. Le déplacement de Ban Ki-moon, entamé mardi depuis l'Espagne, est attendue par les Sahraouis comme une nouvelle ère et pour qu'elle soit un message fort à l'adresse de l'occupant marocain qui ne cesse de dresser des obstacles devant les efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit. Le chef des négociateurs sahraouis, Khatri Addouh, avait récemment indiqué que la visite du chef de l'ONU dans la région serait l'occasion "pour voir comment pousser le processus de négociation et la recherche d'une solution pacifique au Sahara occidental", entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. Après avoir échoué dans sa tentative d'annulation de cette visite dans la région, pourtant approuvée par le Conseil de sécurité, le Maroc a essayé de la renvoyer à juillet de sorte qu'elle n'influera pas sur le prochain rapport de Ban Ki-moon et sur le renouvellement du mandat de la Minurso, prévu en avril. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.