HAFEDH (Camps des réfugiés sahraouis)- Les Nations unies devraient se confronter, lors de la visite de son Secrétaire général, Ban Ki-moon, attendu samedi dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf et à Bir Lehlou (territoires libérés), devant leurs responsabilités pour relancer les négociations en faveur du règlement de ce vieux conflit et pour que les réfugiés retournent rapidement auprès des leurs au Sahara occidental. Ce déplacement de M. Ban entamée mardi depuis l'Espagne est attendue samedi par les Sahraouis comme une nouvelle ère et pour qu'elle soit un message fort à l'adresse de l'occupant marocain qui ne cesse de dresser des obstacles devant les efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit. Le Secrétaire général de l'ONU a entamé sa tournée dans la région par Nouakchott où il a rencontré vendredi des hauts responsables mauritaniens, à leur tête le président, Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a affirmé qu'il se trouvait dans la région pour "s'entretenir de la situation au Sahara occidental", précisant qu'il comptait "visiter samedi la Minurso et les camps de réfugiés sahraouis". Il a souhaité à ce propos que sa visite dans la région permettra de "relancer les négociations en faveur du règlement de ce vieux conflit pour que les réfugiés retournent rapidement auprès des leurs au Sahara Occidental", estimant que "la situation au Sahara Occidental progresse de manière tangible." M. Ban prévoit, par ailleurs, de rencontrer le président sahraoui Mohammed Abdelazziz et le personnel des Nations Unies activant dans la région ainsi que le groupe de la Mission de l'ONU pour l"organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Selon le programme établi, le SG de l'ONU se rendra ensuite en Algérie les 6 et le 7 mars, où il aura des discussions avec plusieurs hauts responsables, selon des sources onusiennes. -L'ONU doit tout faire pour arrêter cette colonisation et assumer ses responsabilités- Le chef des négociateurs sahraouis, Khatri Addouh, avait indiqué récemment que cette visite de M. Ban, serait l'occasion "pour voir comment pousser le processus de négociation et la recherche d'une solution pacifique au Sahara occidental", entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. Pour sa part, le Premier ministre sahraoui, Taleb Omar, a précisé que la question sahraouie s'apprête à entamer une nouvelle étape notamment après avoir acquis plus de reconnaissance au niveau régional et international et après que "le Maroc s'est avérée une partie entravant la solution pacifique à travers son refus de la visite de Ban Ki-moon". Le ministre sahraoui des Affaire étrangères, Mohammed Salem Ould Salek, a indiqué de son côté vendredi à Chahid Al-Hafedh, que la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, l'exploitation illégale par le Maroc de richesses sahraouies et l'organisation du référendum sur l'autodétermination, sont les trois dossiers qui seront abordés par les responsables sahraouis et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. M. Ould Salek a éstimé que cette visite de M. Ban Ki-moon à Smara et des territoires libérés (Bir Lehlou), prouve l'importance de la question sahraouie et démontre les efforts et la détermination de l'ONU pour mettre un terme à cette colonisation marocaine. De son côté, le Coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, Mohammed Kheddad, a expliqué, que la partie sahraouie demeure déterminée à soutenir les efforts des Nations unies pour la résolution du conflit au Sahara occidental occupé. M. Kheddad a souhaité que la visite de M. Ban "apportera un nouveau souffle à ce processus de décolonisation du Sahara occidental". Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.