L'introduction du traitement de substitution aux opiacés (TSO) dans le système de santé algérien, a constitué, mardi à Alger, le thème d'une rencontre euro-méditerranéenne réunissant des experts étrangers ainsi que des représentants d'institutions algériennes. Initiée par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), en collaboration avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que le groupe Mednet du Groupe Pompidou (France), cette rencontre s'inscrit dans le cadre du réseau Mednet de coopération sur les drogues et les addictions en région méditerranéenne, dont l'Algérie est membre fondateur depuis 2006. Le recours à ce type de traitement a été imposé à l'Algérie par la réalité d'une évolution du transit et de consommation illicites des opiacés, dont l'héroïne, laquelle pose le plus de difficultés, s'agissant des addictions, ont expliqué les organisateurs de cette rencontre de deux jours. Ce séminaire vise à restituer les informations et à partager les expériences des visites d'étude entreprises par des équipes de médecins algériens aux centres de traitement de substitution en France, en Belgique, au Liban et au Maroc, à la suite de la rencontre euro-méditerranéenne sur la thématique des "traitements de substitution aux opiacés dans le cadre d'une politique de réduction des risques", tenue en avril 2015 à Alger. En effet, depuis quelques années, l'Algérie s'est rendue à l'évidence de "fournir aux dépendants aux opiacés, considérés comme étant des personnes malades, le meilleur des soins adéquats", et ce, en conformité avec l'esprit de la loi algérienne et des principes universels du droit à la santé, ont expliqué les organisateurs. Il s'agit pour l'Algérie d'introduire ce type de traitement de manière "réglementée, organisée et encadrée", a insisté le Directeur général de la Prévention au ministère de la Santé, Pr Smail Mesbah, à l'ouverture des travaux de cette rencontre. Les participants devront ainsi discuter des modalités et des conditions de lancement de l'opération d'introduction du traitement en question, sachant qu'outre le ministère de la Santé et l'ONLCDT, des représentants de la Gendarmerie nationale et de la Direction générale de la sûreté nationale, de la société civile et des universitaires sont également présents. Aux côtés de ces derniers, l'on note la présence de praticiens algériens de terrain en santé, dont ceux exerçant dans les centres de traitement ainsi que les centres intermédiaires de soins en addicologie (CISA), relevant du ministère de la Santé. Le Groupe Pompidou de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite de stupéfiants, assiste l'Algérie dans sa démarche de mise en place du programme d'introduction du traitement substitution, a précisé sa représentante, Mme Florence Mabileau, Chef de l'Unité de recherche et de la coopération méditerranéenne. "Il s'agit de répondre à un danger que constituent les personnes sous l'addiction à l'héroïne pour elles-mêmes mais également pour leur famille et la société, sachant qu'en Europe, les traitements de substitution existent depuis longtemps alors qu'ils sont plus récents dans les pays sud-méditerranéens. Ceux-ci répondent également à un besoin de réduction des risques face à la transmission du VIH Sida", a-t-elle poursuivi.