De nets progrès ont été enregistrés au profit de la femme dans divers domaines en Algérie, notamment sur les plans de la législation, de l'éducation et de la santé, a affirmé jeudi à Oran la membre du Conseil de la nation et ancienne ministre de la condition féminine, Nouara Djaafar. Le recul du taux d'analphabétisme, la hausse du taux de scolarisation à plus de 97% et le nombre important de diplômées reflètent les progrès réalisés dans le cadre de la promotion de la femme, a-t-elle souligné lors d'une rencontre-débat sur "La condition des femmes en Algérie et dans les pays du Maghreb: entre droit, politique et religion", organisée au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). L'ancienne ministre a ajouté que le code de la famille et le code pénal, entre autres, ont participé positivement au changement de la condition féminine, ne serait ce qu'au niveau des mentalités, soutenant qu'une fausse interprétation de la religion a véhiculé une mauvaise image de la femme dans la société, nonobstant les traditions et les coutumes. Nouara Djaafar a, en outre, indiqué que des programmes de développement, de formation et de qualification ont été mis en oeuvre au profit de la femme "qui devra participer dans la dynamique de relance économique et du développement durable". "C'est sur le plan politique qu'il faut changer davantage les mentalités et donner plus de chance aux femmes", a estimé l'intervenante, soulignant que la représentation de la femme au Parlement a connu un progrès relatif (30%). Nouara Djaafar a encore indiqué que la stratégie nationale de promotion et d'intégration de la femme veille à ce qu'il n'y ait plus de discrimination, notamment en matière d'emploi. L'Algérie adopte, dans sa démarche gouvernementale, une approche participative pour favoriser l'intégration des femmes dans le monde entrepreneurial et le développement des relations de partenariat, a-t-elle souligné tout en rappelant les mesures prises par le président de la République dans le sens d'une émancipation politique de la femme algérienne, qui ne se limite plus aux métiers d'enseignante ou de médecin. De son côté, le directeur du CRASC, Belkacem Benzenine a, dans une communication sur "Les femmes au Maghreb entre émancipation et contestation: repères sociopolitiques", abordé la participation des femmes aux mouvements du "Printemps arabe, rappelant que les questions des droits des femmes en Tunisie et en Libye sont descendues dans les rues. Ces mouvements sociaux ont connu une participation massive des femmes et ont constitué une occasion pour mettre en avant la question de l'égalité entre l'homme et la femme, a indiqué le chercheur. La conférencière Ouerdia Benmamar de l'Université Paris VIII, Saint-Denis (France) a, pour sa part, dressé plusieurs portraits de femmes au Maghreb qui ont subi les maltraitances et les humiliations, voire même des meurtres, soulignant que certaines ont fini par commettre l'irréparable, le suicide, pour crier au monde entier leurs souffrances. Hocine Fsian de l'Université Oran 2 et Assia Guedjali du centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) se sont intéressés à la question identitaire chez la femme, notamment en ce qui concerne la recomposition identitaire des femmes et les changements des pratiques sociales et le processus de modification du système familial, ainsi que les identités professionnelles des femmes cadres. La membre de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amel Deroua a donné un aperçu sur l'action parlementaire des femmes algériennes. Kenza Meghiche de l'Université Alger 3 a traité du statut des femmes algériennes et Yamina Rahou du CRASC a abordé la résistance au changement du statut de la femme.