Une grève de la faim solidaire avec les prisonniers politiques sahraouis, en grève de la faim illimitée depuis le 1er mars à la prison de Rabat-Salé au Maroc, a été entamée jeudi par des Sahraouis, pendant trois jours, à la place de la République (Paris), a-t-on constaté. Plusieurs représentants d'associations françaises, qui militent pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et les droits de l'homme, étaient présents au rassemblement organisé à l'appel lancé par 23 organisations demandant la libération des prisonniers politiques sahraouis détenus par le Maroc. La secrétaire générale de l'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), Nicole Gasnier a indiqué à l'APS que ce rassemblement "nous a permis, en plus de notre solidarité, de sensibiliser les passants sur le conflit du Sahara occidental", dernière colonie en Afrique, occupé de force par le Maroc en 1975. Les organisateurs de ce rassemblement ont rappelé aux personnes venues s'informer que cela fait plus de 22 jours que les 13 prisonniers politiques sahraouis ne mangent plus à la prison de Rabat-Salé, indiquant que certains commencent à présenter des maux alarmants. Les 13 prisonniers sahraouis, en grève de la faim, sont incarcérés depuis 5 ans et demi (novembre 2010). Ils ont été condamnés à de très lourdes peines (de 20 ans jusqu'à perpétuité) par un tribunal militaire, le 17 février 2013, alors qu'ils sont tous des civils. Dans un appel "urgent" pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, signé par 23 organisations et adressé mardi au Conseil national des droits de l'homme (CNDH), à la Délégation interministérielle pour les droits de l'homme et au ministère de la Justice du Maroc, il est demandé d'annuler le jugement du tribunal militaire de Rabat de février 2013 qui les a "inéquitablement" condamnés, alors que la loi marocaine interdit que des civils soient jugés par un tribunal militaire. Dans ce contexte, le Comité des familles des prisonniers politiques de Gdeim Izik a affirmé qu'"il n'y a aucun doute que leur sort injuste est dû au fait qu'ils militent tous pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", réclamant une intervention des autorités françaises "pour qu'elles fassent pression sur leurs homologues marocains, avec l'aide des médias et du grand public en France". Parmi les signataires de l'appel, se trouvent, entre autres, la "Plateforme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental", "l'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique", le CORELSO (Comité pour le Respect des Libertés et des droits humains au Sahara occidental), le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) et "FRANCE-LIBERTE, Fondation Danielle Mitterrand".