Sérieusement affecté par les attentats sanglants du 22 mars, le trafic aérien depuis l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem est pénalisé, une nouvelle fois, par une grève des contrôleurs aériens belges qui poursuivaient mercredi leur débrayage pour le deuxième jour consécutif, compromettant une relance de l'activité habituelle du principal aéroport belge. A la mi-journée, quelque 200 vols vers ou au départ de l'aéroport de Bruxelles-National avaient été annulés, sur 400 vols par jour actuellement. La compagnie Brussels Airlines parle de 87 de ses vols annulés ce mercredi. La porte-parole de Belgocontrol, la société publique chargée de la sécurité du trafic aérien dans le ciel belge, Dominique Dehaene a affirmé qu'"il y a suffisamment de personnel ce mercredi après-midi pour assurer un service complet jusqu'à 22 heures". "Tous les vols, décollages et atterrissages pourront se faire", a-t-elle assuré. Toutefois, selon Dominique Dehaene, "il n'est pas certain que le service puisse être assuré totalement durant la nuit" avec le nouveau changement d'équipe à 22 heures. "La capacité de Belgocontrol avait déjà été relevée à 40 vols par heure en fin de matinée contre 15 en début de matinée", a-t-elle précisé, alors que sa capacité est de 74 vols par heure en temps normal. L'action menée par les aiguilleurs du ciel belges est décriée par les dirigeants politiques et les responsables économiques, dénonçant une "grève sauvage" qui risque de "compromettre sérieusement" la relance de l'activité aéroportuaire après 12 jours d'arrêt total suite au double attentat-suicide qui a dévasté le hall des départs du principal aéroport belge. Le Premier ministre belge a parlé de "grève sauvage totalement inacceptable", affirmant qu'il n'accepterait pas qu'"une poignée décide de prendre le pays en otage" et de "mettre l'image et la situation économique de la Belgique en danger". Le P-DG de Brussels Airport, la société gestionnaire de l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, Arnaud Feist, a qualifié la situation de "dramatique", affirmant que la grève des contrôleurs aériens "anéantie tous les efforts" déployés après les attentats pour redémarrer l'aéroport. Le patron de la compagnie nationale belge Brussels Airlines, Bernard Gustin, a souligné l'urgence de "trouver des solutions structurelles (…) pour une continuité de service". Pour l'association des tour-opérateurs belges (BTO), fermer l'espace aérien trois semaines après les attentats de Bruxelles est "inacceptable". "Nous sommes dos au mur. Avec cette grève, nous perdons notre crédibilité à l'étranger", a-t-elle estimé. La ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant et celui de l'Emploi, Kris Peeters, ainsi que les principaux syndicats du secteur ont appelé les contrôleurs aériens de Belgocontrol à reprendre le travail aussi vite que possible "afin de permettre le retour à une capacité complète".