Une séance-débat sur "le Sahara occidental et son droit à l'autodétermination" a été organisée jeudi au siège du parlement britannique avec la participation de parlementaires de différents partis politiques et des membres du groupe parlementaire de soutien au Sahara occidental. Le gouvernement britannique a pris part à cette séance représenté par le secrétaire d'Etat au ministère des affaires étrangères, James Duddridge accompagné d'une délégation ministérielle de même que le représentant du Front Polisario en Grande Bretagne, Mohamed Limam Mohamed Ali. Les participants ont été unanimes sur l'importance du sujet et du timing choisi pour le débat, estimant qu'il était temps de parvenir à une solution à ce conflit qui n'a que trop duré conformément à la légalité internationale, de manière à garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le député du parti national écossais (PNE), Alan Brown est revenu sur le cadre juridique et historique du Sahara occidental et sur l'occupation marocaine,relevant que "le Maroc n'a jamais respecté la légalité internationale ni la décision de la cour internationale sur le fait qu'il n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et concernant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination." Pour sa part, Madeleine Moon, du parti travailliste a fait remarquer que "le Royaume Uni a mis l'accent ces dernières années sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord mais a occulté la question du Sahara occidental". Pour elle," le Royaume Uni a échoué dans son rôle quand il s'agissait de reconnaître et condamner les violations des droits de l'Homme au Sahara occidental" soulignant que la Croix-Rouge a confirmé l'usage par le Maroc du napalm et des armes prohibés mondialement dans sa guerre pour l'annexion du Sahara occidental. Pourtant, le peuple sahraoui, a-t-elle poursuivi, "résiste pacifiquement depuis le cessez-le-feu pour revendiquer ses droits légitimes face à la barbarie des forces d'occupation marocaines" et la protestation de Gdeim Izik témoigne de cela. Elle a en outre affirmé que "l'intransigeance marocaine empêche l'intégration et le développement dans la région du Maghreb, pire elle encourage le terrorisme et le crime organisé dans la région". Pour sa part, le rapporteur du groupe parlementaire de soutien au Sahara occidental et député du parti libéral démocrate, Mark Williams, a rappelé la visite en février 2014 à Laayoune occupée d'une délégation parlementaire conduite Jeremy Corbyn , président du parti travailliste et l'établissement d'un rapport au terme de cette visite intitulé "la vie sous l'occupation". La visite a permis de constater le dépassements et les violations des droits de l'homme. Concernant l'expulsion de la composante civile de la Minurso du Sahara occidental occupé , le député a indiqué que "le Maroc n'a aucunement le droit d'agir ainsi sur un territoire inscrit à l'ONU au chapitre des territoires à décoloniser soulignant que le Maroc " ne peut être autorisé à dicter ses ordres à une mission des nations unies dans une région n'étant pas soumise à sa souveraineté". Par ailleurs, et concernant le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc , il a été souligné que les recettes tirées contribuent par l'exploitation des richesses sahraouies contribuent au financement de l'occupation, privant ainsi les Sahraouis de postes d'emploi. Le militant des droits de l'Homme et prisonnier politique sahraoui Ibrahim Sika mort début avril des suites de tortures marocaines a été cité lors de la séance-débat. Les députés présents ont été unanimes à condamner les violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés "conséquence de l'échec de l'ONU à organiser un referendum sur l'autodétermination au Sahara occidental". Dans son intervention, M. Duddridge a souligné le gouvernement britannique appréciait l'intérêt accordé par les partis politiques à la question sahraouie. Il a également souligné le soutien du gouvernement britannique au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et au plein respect des droits de l'homme ainsi qu'"aux efforts de l'ONU pour parvenir à une solution politique qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination" Concernant les richesses naturelles, le ministre britannique a affirmé que " toute activité commerciale au Sahara occidental est illégale si elle ne respecte pas les choix et les intérêts du peuple sahraoui". La rencontre a suscité un grand intérêt d'un bon nombre de députés de la chambre des communes. Un rapport sur la réunion a été publié sur le site Internet du parlement.