Les interventions des pétitionnaires, venus au siège de l'ONU à New York, exprimer leurs positions sur la question du Sahara occidental devant la 4e commission de l'ONU, se sont poursuivies jeudi après-midi ou l'exploitation illégale et le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc ont été “fermement condamnés”. Mme Cate Lewis, coordinatrice internationale de Western Sahara Ressource Watch (WSRW), qui regroupe des organisations de plus de 30 pays de défense contre l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies, a appelé les Nations unies à agir pour mettre fin à l'exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental. “Nous appelons la quatrième commission de l'ONU à réaffirmer la souveraineté permanente des peuples sur leurs richesses naturelles afin de protéger celles du Sahara Occidental”, rappelant que les Nations unies l'ont déjà fait avec la Namibie dans les années 1980 avant son indépendance de l'Afrique du Sud en 1990. L'intervenante a, également, suggéré que la mission de la Minurso soit élargie à la protection des ressources naturelles du Sahara occidental “exploitées illégalement par l'occupant marocain”. Pour sa part, le président du groupe du Sahara occidental au Parlement britannique, M. Jeremy Corbyn, a souligné la responsabilité morale des Nations unies dans le règlement du conflit du Sahara occidental et dans la protection de son peuple sahraoui. “Il est également de la responsabilité de l'ONU de faire cesser le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, a-t-il martelé. “L'occupation marocaine du territoire du Sahara occidental date de plus de 33 ans. Le cessez-le-feu a été proclamé il y a de cela plus de 18 ans mais concrètement rien n'a été fait pour mettre fin à ce conflit et permettre, enfin, au peuple sahraoui retrouver son indépendance”, a-t-il fait remarquer. Pour le parlementaire britannique, l'indépendance du Sahara occidental “ne profitera pas seulement aux deux parties (Sahara occidental et Polisario) mais à toute la région”. Mme Sahli Maya, professeur du droit international, a, à son tour, a indiqué que l'exploitation des ressources du Sahara occidental “est convoitée par de nombreux groupes économiques régionaux qui pactisent avec l'Etat occupant”, ajoutant, dans le même contexte, qu'“on ne saurait réduire l'ampleur du problème à quelques convoitises déclarées ou affichées”. L'universitaire algérienne a fait savoir que le droit international “consacre la règle, selon laquelle le territoire non autonome dans toutes ses composantes et ses ressources naturelles ne peuvent être aliénées au profit d'un Etat occupant”. De son côté, M. Saïd Ayachi, représentant du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, a évoqué les “graves violations” des droits de l'homme commis par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, citant entre autres les disparitions forcées, détentions arbitraires, tortures, génocides, déplacements internes forcés de la population. M. Ayachi est, par ailleurs, revenu sur les conditions “difficiles” dans lesquelles vivent les Sahraouis dans les camps de réfugiés, relevant que l'aide humanitaire qui est leur destinée reste “très insuffisante”. “Le haut commissaire aux réfugies, M. Antonio Gutteres, qui a visité les camps des réfugiés sahraouis récemment, a été consterné par cette situation dramatique par laquelle les réfugiés sahraouis manquent cruellement de tout”, a-t-il dit. L'avocat algérien Sadek Bouguettaya a, pour sa part, dénoncé les “graves violations” des droits de l'homme que subissent au quotidien les Sahraouis dans les territoires sahraouis occupés, soulignant que le règlement de cette question passe par un référendum d'autodétermination juste, libre et transparent.