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Adrar: lutter contre la prolifération des déchets solides en milieu urbain
Publié dans Algérie Presse Service le 29 - 04 - 2016

Les déchets solides éparpillés à travers les villes de la wilaya d'Adrar offrent une image négative altérant leur paysage saharien, en l'absence d'efforts "suffisants" de lutte contre la prolifération de ces objets polluants, ont estimé des associations locales et des représentants d'organismes publics.
Pour le président du bureau de l'organisation nationale de lutte contre la désertification et la protection de l'environnement de la wilaya d'Adrar, ces déchets, notamment les résidus et décombres de travaux de construction, ne cessent de menacer l'environnement.
Hamza Malki explique que ces déchets jonchant notamment les quartiers de 500 logements à Tlililène, flanc Est de la ville d'Adrar, de Berbaâ, la nouvelle ville à l'Ouest d'Adrar et d'autres cités et quartiers, ont constitué, avec les dépôts effrénés et incontrôlés de déchets, différentes poches d'entassement créant des lieux de prédilection de chiens errants et de prolifération de mouches et moustiques, vecteurs de transmission de maladies, constituant, en plus des actes d'incinération en plein air, un danger réel affectant la santé publique.
Cette situation est de plus aggravée par la propagation des sachets en plastique défigurant l'environnement en milieu urbain et environs, en plus des dattes tombées des palmiers et piétinées le long des places publiques et rues formant, sous le dense mouvement de circulation, des sites visqueux et glutineux, a-t-il ajouté.
Pour remédier à ces phénomènes dégradant le paysage adrari, le citoyen est interpellé à travers les campagnes de sensibilisation en milieux scolaire et juvénile, ainsi que par les prêches religieux, à s'impliquer et préserver son environnement et son cadre de vie.
De même que, par souci de mettre un terme à la prolifération des détritus et déchets solides, les entrepreneurs sont appelés à s'impliquer, eux aussi, à travers l'organisation de leur chantiers de construction en relavant les décombres et restes des travaux, à intensifier les actions bénévoles de création et de conservation des espaces verts, et à encourager l'industrie de recyclage des produits en plastiques.
Les efforts de lutte tributaires des moyens disponibles
Les services de l'Environnement de la wilaya ont, pour leur part, entrepris plusieurs démarches à même de mettre fin aux dépôts anarchiques d'ordures solides et inertes en milieu urbain, par la mise en place dans les cités, quartiers et établissement publics, de plus de 200 bennes, en plus de l'initiation, avec le concours des partenaires et autres acteurs concernés par l'environnement, de campagnes de bénévolat pour le ramassage des déchets.
Selon les responsables du secteur, l'efficience de ces efforts demeure tributaire des moyens matériels "suffisants" pour ces campagnes, en plus d'un nécessaire civisme de la population et son implication dans la protection du milieu, selon les responsables du secteur.
Les services de l'Environnement estiment impératif de mettre en place un cadre juridique contraignant les entreprises de réalisation à ramasser et transférer leurs déchets et résidus de travaux de réalisation vers les cases qui leur sont réservées au niveau des centres d'enfouissement techniques, qui restent encore inexploités, contrairement aux casiers réservés aux déchets ménagers.
Dans l'optique d'assurer le contrôle continu de la gestion des déchets, la direction de tutelle a élaboré un programme de collecte des déchets des entreprises pétrolières exerçant dans la région, confié à l'entreprise publique de gestion des CET et qui coiffe les centres installés au niveau des villes d'Adrar, Reggane et Timimoune.
Ces efforts de lutte contre la prolifération des déchets à travers la wilaya ont été appuyés par la réalisation d'un projet d'éradication d'une décharge anarchique près du nouveau quartier de Sidi Mohamed Belkebir, à l'Ouest d'Adrar, et dont le site devra ensuite accueillir un nouveau projet d'habitat, en plus de l'inscription d'un autre projet au niveau de la cité "500 logements" à Tlililène pour l'exploitation de cette poche foncière en espace vert.
Les entreprises de réalisation des grands projets dans la région constituent l'une des "principales sources d'altération de l'environnement" à travers la propagation et l'entassement des déchets solides, estime le président de l'Assemblée populaire communale d'Adrar, Lahcène Rezzoug, qui lance un appel aux présidents des comités de quartiers afin de se mobiliser, d'adhérer aux efforts de lutte contre les facteurs de nuisance à l'environnement, de dénoncer tout acte à même de polluer l'environnement et de soutenir les efforts de sensibilisation pour la préservation du milieu.
Cet édile fonde, face au manque de moyens des services de la commune, un large espoir sur le programme des campagnes de bénévolat périodiques, menées chaque quinzaine du mois avec la participation d'organismes publics, pour l'éradication des déchets à travers le territoire de la wilaya d'Adrar.
Eveiller les consciences sur la protection de l'environnement
L'universitaire Mohamed Sebai, de l'université d'Adrar, a soutenu que la protection de l'environnement est un défi à relever pour la réalisation d'un développement durable, ajoutant que les efforts sont à fédérer, aujourd'hui plus que jamais, pour sauver l'environnement et éviter que la situation ne s'aggrave, et ne pas gaspiller le temps à rechercher les fautifs et les responsables.
La préservation de l'environnement et la lutte contre les actes qui lui sont nuisibles reposent sur l'éveil des consciences et l'implication de l'individu, l'adoption de mesures drastiques et dissuasives pour la protection du milieu urbain, à travers l'intensification du contrôle, l'implication des associations et de la presse de proximité, ainsi que la valorisation d'espaces en milieu urbain et leur conversion en espaces verts, lieux de détente et poumon d'oxygène pour la ville, souligne l'universitaire.
Ces espaces, suggère-t-il, devront être exploités en lieux d'accueil d'activités récréatives par les clubs verts relevant des établissements éducatifs, en vue de tisser des relations solides entre l'enfant et son environnement, de lui inculquer le respecter de son milieu, de renforcer sa culture environnementale et d'assurer le développement durable.


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