Œuvrant à éveiller "l'écolo" enfoui dans chaque citoyen, l'Association pour la protection de la nature et de l'environnement (APNE) de Constantine, devenue au fil du temps "la main verte" de la ville, est un exemple de ce que peut faire le mouvement associatif pour la promotion de la culture environnementale. Sur le terrain depuis dix-sept longues années, l'association persévère à inculquer parmi les citoyens l'amour de la nature et le respect de l'environnement. Sensibiliser, accompagner, attirer l'attention et la curiosité des plus jeunes sur le monde environnementale, transmettre l'amour de la nature pour tous, sont les mots d'ordre de l'APNE, actrice incontournable de la transition écologique dans la ville des ponts. Epris par les randonnées pédestres à travers les forêts de la région Est du pays, les membres fondateurs, au nombre de 45 de l'APNE, de profils et d'horizons divers ont traduit leur passion de la nature en action avec la création de l'association en juillet 1999, affirme à l'APS le président, Abdelmadjid Sebih. Des clubs pour insuffler l'amour de la nature Misant sur les scolarisés dans la diffusion à grande échelle de la protection de l'environnement, l'association a ciblé les établissements scolaires des trois paliers et a scellé un "contrat à vie" avec le secteur de l'éducation, souligne M. Sebih. "Les enfants aiment la nature, ils en sont spontanément curieux et nous avons œuvré à créer +les clubs verts+ à travers les établissements scolaires de la wilaya, avec des cours pratiques sur les plantes, leur entretien et l'apport de l'eau et du soleil pour verdoyer un espace", a soutenu le président de l'APNE. Du premier club vert, qui vu le jour au Collège d'enseignement moyen (CEM) Hamoudi-Saïd, à Sidi Mabrouk, en l'an 2000, la ville compte aujourd'hui 72 clubs verts actifs à travers les établissements scolaires des douze communes de la wilaya. "Les écoliers se sont même initiés à l'économie verte, récupèrent les bouteilles en plastiques et les pneus et cultivent dedans des plantes et des fleurs", affirme fièrement M. Sebih, précisant que c'est à l'école Moussa-Chaâbane, à la cité Mimosas, que cette idée à fait "son bout de chemin". Enthousiaste, il a ajouté aussi que les scolarisés du lycée Ibn-Taymia, se sont lancés dans la distillation des plantes aromatiques, cultivées au lycée et précise que beaucoup de scolarisés qui sont passés par les clubs verts depuis l'an 2000 continuent à "prêter main forte" et participent bénévolement à des actions ponctuelles comme les opérations de nettoyage de la forêt de Djebel el Ouahch ou des plages des villes limitrophes. Rapprocher les citoyens de la nature Privilégiant les actions de proximité l'APNE qui compte aujourd'hui 422 membres s'est lancée un deuxième défi, celui de sensibiliser les citoyens quant à l'importance de créer des espaces verts dans leur environnement immédiat et d'œuvrer à les entretenir et les protéger et l'impact de ces actions dans l'amélioration de la qualité de vie et de la santé publique. "Nous avons participé à plusieurs actions de plantation des espaces verts en coordination avec les délégations communales et à chaque fois, on cible des quartiers de la ville", a indiqué M. Sebih. L'APNE a lancé un programme de création des espaces verts dans la ville nouvelle Ali-Mendjeli, qui a touché outre l'artère principale de cette immense cité, des quartiers des unités de voisinages (UV) 13, 16, 17,18 et 19. L'association a également lancé des actions similaires dans les quartiers de la commune de Zighoud Youcef et au chef-lieu de la wilaya. "Au début, les plants mis sous terre étaient vite déracinés, mais beaucoup de citoyens ont rectifié leurs comportements, et certains exigent même de voir planter dans leur quartiers certaines plantes et pas d'autres et ceci reflète ‘la petite culture environnementale' qu'ils commencent à acquérir", lance convaincu M. Sebih. Les déchets inertes, un point noir Selon le président de l'APNE, les déchets inertes générés par les activités urbaines sont "un problème sérieux" auquel il faut trouver un plan de gestion. "Ces déchets inertes longent plusieurs quartiers à l'image des cités Mouna, Chalets des pins et Bekira, du côté de la forêt", a indiqué M. Sebih, soulignant que ces amas de débris affectent l'environnement et réduisent les efforts déployés dans la préservation et la protection de la nature. Evoquant le problème de l'environnement dans la ville des ponts, le président de l'APNE a encore souligné que le non-respect des horaires de la collecte de déchets ménagers par certains citoyens constitue un autre "souci" qu'il faut atténuer à travers des campagnes de sensibilisation. De la sensibilisation l'APNE a fait son cheval de bataille et continue son labeur pour former des générations sensibles à l'environnement à travers une émission radiophonique hebdomadaire qui traite de l'environnement et œuvre à inculquer "les écogestes". "Nous avons fait un bout de chemin dans l'introduction d'une culture environnementale à Constantine et nous continuons à entretenir l'intérêt des citoyens pour la nature et à les remotiver à découvrir les fabuleux secrets de la nature", lance avec confirmation le président de l'APNE.