Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Abdelmalek Boudiaf a annoncé, samedi, à Alger que 100 milliards de DA de produits pharmaceutiques ont été affectés aux établissements sanitaires publics au cours de l'année 2015, soit 22 pc du budget de ces établissements. Dans une allocution lue en son nom par Bouradjouane Amar, inspecteur général au ministère de la Santé, à l'ouverture des travaux d'un colloque sur les pharmacies des hôpitaux, M. Boudiaf a affirmé que l'enveloppe consacrée aux produits pharmaceutiques des établissements sanitaires publics a atteint les 100 milliards de DA, soit 22 pc du budget de ces établissements. M. Boudiaf s'est interrogé si tous ces fonds ainsi que les remboursements accordés par la Sécurité sociale étaient utilisés de manière efficace. Il s'est en outre interrogé si le fonctionnement des services des pharmacies hospitalières répondait aux critères en vigueur concernant l'usage des médicaments conformément à la prescription thérapeutique et sur l'efficacité des médicaments de nouvelle génération- qui restent coûteux par rapport aux médicaments classiques- étant souvent importés à la demande des médecins. Il a évoqué l'intérêt accordé au secteur pharmaceutique en Algérie vu son rôle dans la satisfaction des besoins nationaux et l'évaluation de la portée économique du secteur de la santé à travers le renforcement de la participation de l'industrie pharmaceutique nationale à l'investissement et l'emploi. Il a rappelé, par ailleurs, la stratégie adoptée par le ministère depuis 2013 et qui consiste à assurer la disponibilité permanente des produits pharmaceutiques au niveau des hôpitaux ou des pharmacies ainsi que les produits destinés au traitement du cancer et des maladies rares. Il a appelé à un meilleur contrôle des médicaments en milieu hospitalier. M. Boudiaf a déploré que la mission de la pharmacie hospitalière repose "exclusivement ou presque" sur l'accroissement du stock en médicaments de façon à assurer la disponibilité des médicaments prescrits par les médecins, affirmant que cette activité importante dans les systèmes de santé référentiels "n'est pas la seule à être usitée de nos jours". Il a appelé à la nécessité de l'élargir au suivi du médicament jusqu'à son arrivée au malade et de respecter les normes de stérilisation des produits médicaux en veillant à la bonne gestion et au suivi des médicaments déstinés aux essais cliniques. Selon le ministre de la Santé, le pharmacien hospitalier a pour mission d'assurer notamment le bon déroulement de la mission de pharmacovigilance, d'activer la commission du médicament et d'analyser l'ordonnance outre sa participation effective à la commission locale de lutte contre les maladies nosocomiales. Le ministre a enfin souligné la nécessité d'établir une conformité thérapeutique en place de mécanismes permettant d'unifier les approches et de créer des accords en vue d'assurer les meilleurs soins pour un grand nombre de malades dans la limite des capacités financières de l'Etat.