Le gouvernement yéménite a lié jeudi tout accord de paix au Yémen au retrait des rebelles houthis des territoires qu'ils contrôlent et à la remise des armes qu'ils ont saisies à l'Etat, selon des sources médiatiques. Cette exigence a été affirmée avec force trois jours avant l'arrivée du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à Koweït où des pourparlers de paix entre les parties yéménites se déroulent depuis le 21 avril sous l'égide des Nations unies. "On ne peut pas discuter d'arrangements politiques avant que les milices (des Houthis) se retirent, restituent les armes et remettent les institutions de l'Etat au gouvernement légitime", déclare dans un communiqué la délégation gouvernementale aux pourparlers. "Tout futur partenariat politique doit se faire entre des partis et des groupes politiques ne disposant pas de milices", ajoute la délégation, en réponse à un plan de paix du médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. Ce plan propose des arrangements de sécurité, conformément à la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU (avril 2015), et la formation d'un gouvernement d'union nationale. La résolution prévoit le retrait des rebelles des zones qu'ils contrôlent depuis 2014, la restitution des armes lourdes et la remise des institutions de l'Etat au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale mais qui a été chassé de la capitale Sanaa. La délégation gouvernementale affirme que "rien n'est encore convenu", deux mois après le début des pourparlers à Koweït, et accuse les rebelles et leurs alliés d'entraver un accord. Les rebelles houthis, qui contrôlent encore de larges territoires au Yémen dont Sanaa, ont posé mercredi comme condition préalable à un accord la nomination d'un chef d'Etat consensuel pour diriger la transition dans le pays. Or, le gouvernement souligne que M. Hadi est le président légitime du Yémen et qu'à ce titre, il dirigera la transition politique après la conclusion d'un accord de paix. La guerre au Yémen oppose les forces pro-Hadi, soutenues par une coalition arabe sous commandement saoudien, aux rebelles houthis, alliés à des forces restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Le conflit a fait plus de 6.400 morts et 30.000 blessés depuis l'intervention de la coalition arabe en mars 2015. Les combats ont sérieusement affecté les civils et provoqué, selon des ONG, une "catastrophe humanitaire".