Le renforcement du cadre conceptuel relatif à la prise en charge des droits de l'Homme en Algérie est une question revêtant une "importance capitale" en vue, notamment, d'adopter une "approche novatrice" dans un souci "d'efficacité et d'efficience", a souligné la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Dans son rapport 2015, la CNCPPDH estime que les mesures qui pourraient être prises auront pour effet "de booster les efforts de promotion et de protection des droits de l'Homme, d'envoyer un signal politique positif et fort sur l'engagement de l'Etat dans ce contexte et d'adopter une approche novatrice dans un souci d'efficacité et d'efficience". A ce titre, la commission recommande d'"étoffer le cadre institutionnel relatif à la promotion et à la protection des droits de l'Homme, par la mise en place d'une instance intersectorielle de haut niveau chargée des droits de l'Homme, dotée des moyens nécessaires, qui s'occupera d'examiner toute initiative relative aux droits de l'Homme, pour assurer une plus grande complémentarité et coordination des efforts", précise le document. Dans ses recommandations, elle plaide pour l'"examen de la possibilité de revenir à l'expérience du ministère délégués aux droits de l'Homme, étant donné que la conjoncture actuelle est de loin plus favorable, mais aussi afin de couronner les efforts entrepris par l'Algérie en matière de promotion et de protection des droits de l'Homme et de consolidation de l'Etat de droit de manière générale". "De plus, souligne-t-elle, ce département ministériel devra se charger de la conception et de la mise en oeuvre d'une politique nationale des droits de l'homme avec les secteurs concernés, la CNCPPDH et la société civile". La Commission estime, dans le même contexte, que "la conception et la mise en oeuvre de la politique nationale devrait s'inscrire dans le cadre de l'action des pouvoirs publics et relever, de ce fait, de ce département ministériel, en concertation et en collaboration avec les autres intervenants et de la société civile". En sa qualité d'"organe de suivi et d'alerte précoce", précise le document, la commission nationale "serait appelée à jouer un rôle important et prépondérant à travers l'ensemble des étapes relatives à la politique nationale". Pour la CNCPPDH, "la politique nationale devrait également s'inscrire dans la durée et obéir à une vision de longue portée, dans un cadre pluriannuel stable et adéquat". La commission recommande, en outre, que "toute politique nationale des droits de l'Homme devrait bénéficier d'une campagne de communication et de sensibilisation à la hauteur des objectifs fixés au préalable, sollicitant le concours de tous les intervenants". Elle appelle, enfin, à ce que l'ensemble des secteurs impliqués "fassent preuve d'un engagement ferme et indéfectible en faveur de la politique nationale des droits de l'Homme ce qui est, à notre sens, souligne-t-elle, le plus grand gage de sa réussite".