L'Algérie, pour faire face à l'extrémisme violent, doit mettre tous les moyens entre les mains des jeunes à l'effet de bâtir leur avenir sur des bases et sur des valeurs de tolérance, de pardon, de solidarité et d'entraide, indique le rapport 2015 de la Commission national consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). L'Algérie, à travers les mesures prises dans la lutte contre l'extrémisme violent, a "toujours" inscrit la jeunesse au centre de ses préoccupations, précise la commission dans son rapport sur l'expérience algérienne en matière de déradicalisation. La commission préconise de fournir aux jeunes "les outils nécessaires de communication intergénérationnels à travers des plates-formes de communication électronique", et de "renforcer les alliances intellectuelles qui permettent de resserrer les rangs des jeunes de même génération". Elle suggère aussi de "permettre aux uns et aux autres de changer la perception des jeunes comme étant des cibles passives et vulnérables servant les campagnes qui visent à lutter contre l'extrémisme violent, plutôt comme étant des acteurs actifs dans l'élaboration notamment de stratégies en la matière plus encore les considérer comme chef de file". La CNCPPDH souligne, en outre, l'"impératif voire l'urgence" d'offrir à la jeunesse les opportunités de participation "réelle" à la vie politique, au développement économique, culturel et social du pays et de "bannir le sentiment de désespoir qui les nourrit". "Cette politique de lutte contre l'extrémisme violent et la radicalisation ne peut être gagnée qu'en co-responsabilisant les jeunes avec les générations les plus anciennes", estime la commission. Concernant le chapitre relatif à "la réconciliation nationale et droits de l'homme: acquis et mutations", la commission recommande "l'instauration, par les pouvoirs publics, d'un dialogue, dans une ambiance sereine et apaisée, avec ces familles afin de produire à chaque famille l'ensemble du dossier relatif aux recherches entreprises par les différents services de sécurité relevant des départements ministériels en charge de l'Intérieur et de la Défense nationale ainsi que des actions engagées par le ministère de la Justice, sur la disparition de leurs proches". Cela doit être fait "conformément à l'allocution du Président de la République prononcée le 9 octobre 2001 à l'occasion de la cérémonie d'installation de la Commission nationale où il a souligné que +les structures concernées de l'Etat font tout pour retrouver les disparus ou avoir des informations précises sur leur destin", lit-on dans le rapport. "Comme il leur (les pouvoirs publics) appartiendra de donner toutes les explications nécessaires et suffisantes aux interrogations de ces familles et de leur apporter aide et assistance dans la pure tradition séculaire de notre peuple pour de pareilles situations où la solidarité agissante et respectueuse de la douleur intense de l'autre n'est pas un vain mot. Mais, une pratique et une action qui ont pour unique et seul objectif une atténuation de la douleur, née de la disparition d'un être cher", relève la CNCPPDH.