La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) a plaidé pour « la mise de tous les moyens entre les mains des jeunes à l'effet de fournir les outils nécessaires de communication intergénérationnels ». Dans le rapport annuel 2015 qui fait état des droits de l'Homme en Algérie, la commission présidée par Farouk Ksentini a considéré qu'il est impératif, voire urgent, d'offrir à la jeunesse les opportunités de participation réelle à la vie politique au développement économique, culturel et social du pays et de bannir le sentiment de désespoir qui les nourrit. « La politique de lutte contre l'extrémisme violent et la radicalisation ne peut être gagnée qu'en coresponsabilisant les jeunes avec les générations les plus anciennes », a précisé le rapport, tout en signalant que l'Algérie à travers les mesures prises dans la lutte contre l'extrémisme violent, a toujours placé la jeunesse au centre de ses préoccupations. La CNCPPDH a présenté des évaluations des mesures prises en matière des droits de l'Homme. Elle a déploré qu'en dépit des différentes initiatives gouvernementales et de la société, pour lutter contre les violences faites aux femmes, ce fléau continue de perdurer et de s'intensifier comme le démontrent les chiffres et les statistiques de 2015. La Commission prend acte des initiatives prises par le gouvernement tout au long de l'année 2015 dans le but de promouvoir les droits de la femme et de lutter contre la violence. Elle souligne en particulier l'introduction pour la première fois dans notre législation de la notion « de violences conjugales et sa criminalisation » et de la création du fonds de pension alimentaire pour les femmes divorcées ayant des enfants à charge », a relevé le rapport. La Commission a recommandé d'envisager des ordonnances judiciaires d'éloignement du domicile familial en cas de violence et d'abroger l'article 326 du code pénal qui permet à l'auteur d'un viol d'échapper aux poursuites s'il épouse sa victime, laquelle est donc exposée à un mariage forcé, d'introduire une définition du viol et élargir les conditions de qualification, d'élargir la notion de violences conjugales aux termes de violences domestiques (violences à l'égard des mères, filles et épouses). En outre, la CNCPPDH a recommandé d'examiner la possibilité de revenir à l'expérience du ministère délégué aux Droits de l'homme, étant donné que la conjoncture actuelle est de loin plus favorable, afin de couronner les efforts entrepris par l'Algérie en matière de promotion et de protection des droits de l'Homme et de consolidation de l'Etat de droit d'une manière générale. Concernant la protection de l'enfance, la Commission a plaidé pour compléter les prérogatives du délégué national en lui confiant le rôle de coordinateur des activités. S'agissant de la réconciliation nationale, la Commission a recommandé l'instauration d'un dialogue avec les familles des personnes disparues, dans une ambiance sereine et apaisée, avec les familles des disparus. Enfin, le rapport a insisté sur la nécessité d'une refonte globale du cadre législatif et réglementaire dans la lutte contre l'insécurité routière.