Les travaux de la 29ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA) se sont ouverts mercredi à Kigali (Rwanda) en présence du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Le Conseil exécutif, dont les travaux s'étaleront jusqu'au 15 juillet, examinera les différentes questions stratégiques inscrites à l'ordre du jour de la 27ème session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, notamment les questions de paix et de sécurité en Afrique. D'autres questions figurent au menu des travaux du Conseil exécutif comme le financement de l'UA et les élections pour le renouvellement de la Commission de l'UA et pour laquelle l'Algérie a présenté la candidature de l'ambassadeur Smail Chergui au poste de Commissaire à la paix et à la sécurité. La réunion du Comité exécutif est préparatoire au 27ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA (17 et 18 juillet 2016), qui a pour thème "Année africaine des droits de l'homme avec une attention particulière pour les droits des femmes". L'Agenda africain 2063, une vision et un plan d'action L'Agenda 2063 de l'Union africaine, qui se veut à la fois une vision et un plan d'action, est un appel à l'engagement de la société africaine à œuvrer ensemble pour bâtir une Afrique prospère et unie, fondée sur des valeurs communes et un destin commun. Intitulé "L'avenir que nous voulons", l'Agenda 2063, initié en 2013 par l'UA, ambitionne de faire de l'Afrique un continent prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable. Les pays africains aspirent, à travers cet agenda, à un continent intégré, politiquement uni, basé sur les idéaux du panafricanisme et sur la vision de la renaissance de l'Afrique. Selon le document, d'ici 2063, l'Afrique sera un continent "souverain, indépendant, responsable et autonome". Elle connaîtra "un regain de la solidarité et de l'unité de vues, qui ont sous-tendu la lutte pour se libérer de l'esclavage, du colonialisme, de l'apartheid et de l'asservissement économique". L'Agenda insiste, notamment, pour que d'ici 2020, "tous les vestiges du colonialisme auront disparu, tous les territoires africains sous occupation seront entièrement libérés". "Nous prendrons des mesures pour mettre un terme à l'occupation illégale de l'Archipel de Chagos, de l'île comorienne de Mayotte et affirmons le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Toutes les formes d'oppression, y compris la discrimination fondée sur le sexe, la race et d'autres formes de discrimination auront pris fin", lit-on dans le document. Il est aussi relevé l'importance d'aboutir à une Afrique où "règnent la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l'Homme, la justice et l'Etat de droit". L'Agenda précise que d'ici à 2030, "l'unité politique de l'Afrique sera l'aboutissement du processus d'intégration, notamment la libre circulation des personnes, la création d'institutions continentales, l'intégration économique pleine et entière, ainsi que le consensus sur la forme du gouvernement et des institutions au niveau continental". L'objectif sera aussi de faire de l'Afrique "la troisième puissance économique mondiale, soucieuse de l'environnement en prônant les énergies renouvelables, ainsi qu'un acteur et partenaire fort et influent sur la scène mondiale". L'Union africaine explique, par ailleurs, qu'en termes opérationnels, l'Agenda 2063 pourrait être décliné en plans à court terme (10 ans), à moyen terme (10-25 ans) et à long terme (25-50 ans). L'Agenda 2063 doit être considéré comme "une nouvelle étape dans les efforts déployés par les africains pour catalyser le développement du continent et renforcer l'intégration et l'unité africaines". Il vise à s'appuyer sur les réalisations et à "tirer les leçons des efforts antérieurs tels que le Plan d'action de Lagos, le Traité d'Abuja et le NEPAD, pour relever de nouveaux défis sur le continent, à court, moyen et long termes".