Un pacte d'actionnaires a été signé mercredi à Alger pour la création d'une société algéro-espagnole, chargée de la mise en place d'un système de régulation de la circulation routière et de l'éclairage public à Alger. Le pacte d'actionnaires de cette société, baptisée "Mobilité, éclairage d'Alger", a été signé par deux Etablissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) de la wilaya d'Alger et deux entreprises espagnoles activant dans les systèmes de régulation de la circulation, selon la règle 51/49% régissant les investissements mixtes. Il s'agit de l'Entreprise de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU) et de l'Etablissement de réalisation et de maintenance de l'éclairage public d'Alger (ERMA) du côté algérien, et des entreprises "Indra" et "Sice" du côté espagnol. Selon le directeur des Transports de la Wilaya d'Alger, Rachid Ouazene, ces deux entreprises espagnoles, spécialisées dans le trafic routier et les systèmes de régulation automatiques, le prélèvement automatique des infractions de la route et l'éclairage public, ont déjà installé des systèmes de régulation du trafic routier dans les capitales de plusieurs pays. La société mixte, qui sera opérationnelle à partir du septembre prochain, sera chargée de la mise en place d'un système de régulation de la circulation routière et de l'éclairage public à Alger pour régler le problème de congestion qui caractérise cette wilaya, a précisé M. Ouazene. Ce système consiste, en premier lieu, à recueillir l'information, dans le centre de régulation de la circulation de Kouba, sur les flux de circulation par le biais de caméras et de puces magnétiques pour indiquer la présence de véhicules. Dans une deuxième étape, ces données seront analysées afin de dégager des solutions pour alléger et améliorer les conditions de circulation soit à travers une régulation au niveau des carrefours (signalisation) soit en informant les usagers de la route par le biais de la 3G ou de la radio. Le nouveau système permettra aussi l'enregistrement de toutes les infractions (vitesse, feux tricolores...) ainsi qu'une gestion automatique des parkings. Il s'agit aussi de la mise en lumière des édifices publics et la mise en place d'un centre de télégestion de l'éclairage public. Dans ce projet, la partie algérienne participera à hauteur de 30% dans les travaux qui seront réalisés, tandis que la partie espagnole interviendra dans les domaines que la partie algérienne ne maîtrise pas tels le contrôle des carrefours, l'ingénierie du trafic, la gestion des logiciels, les équipements pour la détection des infractions, la supervision des installations, la mise en place des équipements et logiciels et la maintenance. "Ce projet qui devrait être finalisé dans une délai de 24 mois sera livré progressivement notamment pour les zones prioritaires", a précisé M. Ouazene qui a expliqué que l'option pour la création d'une telle société visait l'augmentation de la capacité dynamique du réseau routier vu la difficulté d'étendre ses capacités physiques dans l'immédiat. "C'est un partenariat technologique qui va nous permettre de maîtriser ce système informatique pour gérer la circulation routière d'une manière automatique", a souligné de son côté le ministre des Transports et des Travaux Publics, Boudjemaa Talai, présent à la cérémonie de signature avec l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, Alejandro Polanco Matas. Pour sa part, le Wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a souhaité que cette société mixte commence par l'installation de la signalisation dans les "zones prioritaires" qui souffrent le plus des encombrements. La wilaya d'Alger se caractérise depuis plusieurs années par des problèmes de congestion et de l'augmentation rapide du parc automobile qui avoisine 1,4 million de véhicules. Ce problème est accentué par l'absence d'un transport collectif performant et de la régulation des carrefours par la signalisation et par la structure urbaine centralisée.