Les musulmans de France ont fêté lundi l'aïd al-adha, une fête religieuse qui intervient après l'accomplissement des principaux rites du hadj à la Mecque (Arabie Saoudite), dans un contexte particulier emprunt surtout d'amalgame entre l'islam et le terrorisme. Depuis les attentats terroristes de 2015, les milieux politico-médiatiques, rappelle-t-on, se livrent à un matraquage qui ne dresse pas une barrière entre l'islam et le terrorisme, situation qui met mal à l'aise la communauté musulmane. C'est dans ce contexte que l'imam de la Grande Mosquée de Paris, qui s'est avérée trop exiguë vu le nombre de fidèles, a insisté, dans son prêche, sur le fait que l'islam, religion de paix et de solidarité universelle, ne saurait être associée à des actes perpétrés contre l'humain, voire même la faune et la flore. Il a appelé, dans ce sens, les musulmans à bannir tout extrémisme dans la pensée, la parole et l'acte, soulignant que ni Allah ni son dernier prophète n'ont ordonné la violence envers qui que ce soit. Citant les derniers attentats terroristes perpétrés contre des personnes innocentes, notamment à Nice et à Saint-Etienne-du-Rouvray, il a rudement réfuté que ces actes soient inspirés du message éternel de l'islam, religion du juste milieu, qui prône la paix, l'amour, le bon-voisinage, le vivre-ensemble dans un contexte de respect mutuel. Dans une déclaration avant le prêche, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a appelé les musulmans à insister, dans l'éducation de leurs enfants, à les orienter et les guider vers le savoir et la connaissance sur lesquels, a-t-il dit, le Saint-Coran se base la religion de l'islam. En dépit du fait que la journée de lundi est la première journée en France, les fidèles (hommes, femmes et enfants), venus très nombreux, se sont organisés pour assister à la prière de l'aïd al-adha, une tradition prophétique "confirmée" (sounna mou'akkada). Il faut dire également que la Grande Mosquée de Paris est également un lieu de rencontre où tous les fidèles de la communauté musulmane de Paris, s'échangent les voeux de cette fête. Pour le sacrifice, les musulmans de France se sont aussi organisés pour l'accomplir en fonction des horaires de travail et de leur journée de repos. La fête de l'aïd est étalée par les musulmans de France sur trois jours. Les moutons sont commandés soit chez les bouchers qui s'occupent de l'abattage et de leur découpe ou bien achetés par leurs soins dans une ferme où également l'abattage se fait dans un abattoir et l'acquéreur vient récupérer son mouton au niveau de cette ferme.