Le premier sommet de l'Union Africaine (UA) sur la sécurité maritime et le développement en Afrique se tiendra le 15 octobre à Lomé, durant lequel les chefs d'Etat du continent ou leurs représentants doivent, notamment examiner un projet de charte sur la sûreté et la sécurité maritime. Le comité des représentants permanents de l'Union africaine (COREP) avait tenue des séance de travail dans la capitale togolaise dans la perspective de la tenue de sommet sur la sécurité maritime. Les participants avaient travaillé sur le projet de charte, qui sera soumis à l'adoption par l'organisation panafricaine. Selon les organisateurs, le sommet représente "un enjeu très important" pour l'Afrique. Au moins 92% des marchandises qui circulent sur le continent africain arrivent par voie maritimes. Outre le fléau de la piraterie, figurent à l'ordre du jour du sommet plusieurs autres axes dont le développement et l'économie bleue, la pollution, la question des trafics en tous genres ainsi que le trafic de drogue et la traire humaine. Pour une lutte contre les menaces sur les espaces maritimes africains Le projet de charte, principal objet de la réunion africaine, a été soumis ce jeudi aux ministres des Affaires étrangères de l'UA avant d'être examiné par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du sommet. "C'est un texte contraignant. La charte oblige les Etats à travailler de manière collégiale et régionale, pour assurer la sûreté et la sécurité maritime", a déclaré le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. "Elle prévoit un accompagnement financier ce qu'il n'y avait pas dans le code de conduite de Yaoundé. Les pays signataires vont contribuer eux-mêmes à assurer leur propre sécurité maritime. Il faut doter les pays de moyens sophistiqués, sur un plan régional", a-t-il, toutefois, ajouté. Selon M. Dussey, les espaces maritimes et les côtes africaines sont devenus le théâtre d'une recrudescence d'activités illicites constituant une menace dangereuse, tant à la sécurité des populations qu'au développement harmonieux des Etats africains. Il a rappelé dans ce sens, la nécessaire mobilisation de l'Afrique pour sécuriser les océans et assurer aux populations riveraines un avenir meilleur. Pour sa part, le président du comité des représentants permanents de l'Union africaine (COREP), Chérif Mahamat Zène, a estimé que "la charte marquera une nouvelle étape décisive pour doter le continent d'un cadre juridique et technique de prévention et de lutte contre les menaces sur les espaces maritimes africains. En 2013, le sommet régional de Yaoundé sur la piraterie a posé les premiers jalons ayant permis une coordination et un partage d'informations entre les pays du Golfe de Guinée qui est aujourd'hui victime des pirates. Par ailleurs, il y a quelques années, c'était surtout le golfe d'Aden, vers la Somalie, qui était victime des pirates. Aujourd'hui c'est le golfe de Guinée, a-t-on constaté. De 2005 à nos jours, cette région a subi plus de 205 attaques. Les pirates s'attaquent en priorité aux tankers pétroliers mais aussi aux bateaux de marchandises. Un nouveau rapport indique que le Golfe de Guinée, au large de la côte ouest-africaine, est devenue la région la plus dangereuse du monde pour les usagers de la mer en raison d'une augmentation du nombre d'attaques de pirates et le niveau de violence utilisé, selon le groupe américain, Océans Beyond Piracy. Ce groupe a révélé que les pirates enlèvent de plus en plus pour demander des rançons. Depuis avril 2016, l'Organisation maritime internationale (OMI) dénombre au moins 27 attaques de bateaux (vols, kidnappings ou tentatives) sur les côtes d'Afrique de l'Ouest, contre deux seulement en Afrique de l'est. Aux yeux des experts, La zone côtière s'étendant du Sénégal à l'Angola est devenue, la nouvelle plaque tournante de la piraterie en Afrique, volant la vedette au golfe d'Aden, au large de la Corne de l'Afrique. En clair, le phénomène semble s'être déplacé de l'est à l'ouest de l'Afrique (ainsi que dans le détroit de Malacca, entre la Malaisie et l'Indonésie).